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Doubles vies (Olivier Assayas, 2019)
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Hello--Kitty
dans le coma profond


Inscrit le: 03 Nov 2010
Messages: 2053

MessagePosté le: Jeu Jan 17, 2019 14:36    Sujet du message: Répondre en citant

Trollope a écrit:
Deux questions : qui est cette fille ? tu me rends curieux.

Son nom de scène (déjà du temps de La Féline) est dans le message : Demi-Mondaine. Je connaissais son vrai nom, Béatrice quelque chose. Je l'avais repérée dans un court-métrage un peu coquin.

Je l'ai connue brune, je craquais comme une biscotte… Une sorte d'idéal féminin pour moi :



Puis elle est devenue blonde et j'aimais déjà moins :



Heureusement je n'avais déjà plus la télé au moment de The Voice.

Bon, il faut bien vivre et je comprends que la reconnaissance lui fasse du bien...


Trollope a écrit:
Et le patron, il fait quoi maintenant tu sais ? Je l'aimais bien.

Moi aussi. Il tient un autre bar, non ? Je ne sais plus.
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Hello--Kitty
dans le coma profond


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Messages: 2053

MessagePosté le: Mer Sep 30, 2020 19:01    Sujet du message: Répondre en citant

Hello--Kitty a écrit:
Macaigne a changé d'apparence et a décidé de devenir beau


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Baldanders
dans le coma profond


Inscrit le: 23 Déc 2010
Messages: 967

MessagePosté le: Mer Sep 30, 2020 19:13    Sujet du message: Répondre en citant

Ouh la ! Ça sort de quel film ? Il n'est pas si laid dans le Mouret...
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Hello--Kitty
dans le coma profond


Inscrit le: 03 Nov 2010
Messages: 2053

MessagePosté le: Mer Sep 30, 2020 19:44    Sujet du message: Répondre en citant

C'est une comédie, L'Origine du monde, le premier film de Laurent Lafitte. L'histoire d'un homme qui, pour ne pas mourir, doit photographier la chatte de sa mère - si j'ai bien compris.

Je pense qu'ils lui ont fait une tête rigolote.

Il est très bien dans le film de Mouret, comme Guillaume Gouix et Emilie Dequenne. J'ai plus de réserves sur Carmelia Jordana.
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François Bégaudot
dans le coma profond


Inscrit le: 04 Nov 2013
Messages: 47

MessagePosté le: Sam Oct 03, 2020 0:42    Sujet du message: Répondre en citant

Heu non, c'est l'âme du film pour moi. On peut penser qu'elle dirige son personnage dans une veine moins comique et plus mélodramatique que ne l'aurais souhaité Mouret, mais cette résistance confère de l'épaisseur au film.

Et puis elle a exactement la même diction qu'une jolie cousine qui a aussi des attaches à Avignon.
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Hello--Kitty
dans le coma profond


Inscrit le: 03 Nov 2010
Messages: 2053

MessagePosté le: Mer Oct 07, 2020 17:16    Sujet du message: Répondre en citant

Je serais bien en peine de penser les choses de cette manière ("l'actrice résiste à la direction d'acteurs et c'est ça qui donne de l'épaisseur au film"). Désolé si je caricature ce que tu écris mais c'est trop "hors sol" pour moi, même si j'aime aussi fantasmer les films. De manière plus terre à terre, je pense que Camélia Jordana ne résiste en rien, elle rencontre simplement ses limites. Comme beaucoup d'actrices de sa génération, on sent qu'elle s'en fout un peu, d'être actrice, en fait. Elle passe au charme.

En revanche respect pour le dernier argument (la cousine).

Pour moi, c'est plutôt Emilie Dequenne, pourtant pas forcément bien servie par le scénario, qui fait vibrer la corde mélodramatique du film.

Je crois que ce qui m'a toujours empêché d'apprécier les films d'Emmanuel Mouret, c'est que les personnages sont aveugles au désir qui se manifeste et que j'ai l'impression qu'ils le font exprès (Louis-Do de Lencquesaing avec Camélia Jordana, Jenna Thiam avec Niels Schneider, etc) ou que c'est fabriqué. C'est l'anti-Woody Allen pour moi. Je n'aime pas du tout la sensation que ça crée (mais je comprends que ça puisse plaire). Ça ne me fait pas rire.
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François Bégaudot
dans le coma profond


Inscrit le: 04 Nov 2013
Messages: 47

MessagePosté le: Jeu Oct 08, 2020 20:55    Sujet du message: Répondre en citant

C'est normal. Je ne crois pas que le cinéma produira encore des actrices dans lesquelles toute une génération peut se reconnaître de 16 à 80 ans comme Catherine Deneuve, Huppert ou même (mais sous une forme atténuée, après la rupture d'une passerelle entre cinéma d'auteur et grand public) Jeanne Balibar. Les séries essayent de le faire avec par exemple Elisabeth Moss, mais dont tout les rôles jusqu'à présent surdéterminent la dimension féministe (et surdéterminer, c'est souvent tuer à petit feu...).

Ce n'est pas de la faute de Camélia Jordana, elle existe malgré tout dans ce contexte (et ne vient pas du cinéma ni du théâtre d'ailleurs).

Par ailleurs, le "passage au charme" avec la nuance de légère manipulation et de chantage affectif qu'il recèle, sert finalement son personnage. C'est le seul qui parvient à séduire (et même à pouvoir garder) ses trois partenaires amoureux potentiels, en changeant de ton et de registre selon la proie (ou plus simplement en s'adaptant à la personnalité de l'autre)... elle n'est pas du tout le personnage le plus faible du film.
A vrai dire elle n'essaye pas de reconquérir le réalisateur dès lors qu'il a une autre relation. Elle a naturellement l'orgueil que le personnage de Dequenne recherche comme un artifice moral.

Dans quel sens reproches-tu aux personnages de Mouret d'être "aveugles à leur propre désir". On peut l'entendre de deux manières opposées (leur propre désir ne les intéresse pas, ou bien au contraire les dépasse) ?
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Baldanders
dans le coma profond


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Messages: 967

MessagePosté le: Lun Oct 12, 2020 13:56    Sujet du message: Répondre en citant

Hello--Kitty a écrit:
Je crois que ce qui m'a toujours empêché d'apprécier les films d'Emmanuel Mouret, c'est que les personnages sont aveugles au désir qui se manifeste et que j'ai l'impression qu'ils le font exprès


Oui. J'ai revu récemment Laissons Lucie faire ! (que tu avais noté zéro !) et l'humour de ce film repose entièrement sur le fait que les personnages sont innocents et désarmés face aux manifestations de leur inconscient.

Dans ce film, l'inconscient se résume à un désir à peine déguisé de relation sexuelle : Marie Gillain rêve toutes les nuits qu'un type qu'elle a connu au lycée lui met sa langue partout... Les scènes nocturnes où on la voit rire (car dans son rêve, cette langue la chatouille) puis se réveiller déconcertée et navrée, sont assez "mignonnes". Moins mignonne est sa confession à sa meilleure amie, puis au type de son rêve, à qui elle raconte naïvement tout ça comme si elle ne savait rien de son désir, ou comme si elle ne l'assumait pas. Or, évidemment, c'est Mouret qui n'assume pas la violence du désir et de l'inconscient en les rendant aussi dérisoires et inoffensifs.

Le film n'est pas désagréable à regarder, j'en avais à vrai dire un souvenir moins sympathique, je découvre que Mouret lui-même imite Jerry Lewis tout en lui ajoutant son tempo de jeu singulier, ce n'est pas rien. Par contre je n'aime pas du tout la naïveté dans laquelle il maintient tout ce qui concerne le sexe, naïveté surjouée qui n'accouche que de comportements infantiles et de longues scènes de justifications et d'explications totalement irréalistes.


Dernière édition par Baldanders le Dim Juin 11, 2023 20:29; édité 1 fois
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Hello--Kitty
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Inscrit le: 03 Nov 2010
Messages: 2053

MessagePosté le: Lun Déc 07, 2020 14:08    Sujet du message: Répondre en citant

TLMort a écrit:
C'est normal. Je ne crois pas que le cinéma produira encore des actrices dans lesquelles toute une génération peut se reconnaître de 16 à 80 ans comme Catherine Deneuve, Huppert ou même (mais sous une forme atténuée, après la rupture d'une passerelle entre cinéma d'auteur et grand public) Jeanne Balibar.


Raphaëlle Bacqué descendait Deneuve récemment, en disant que si elle ne s'était jamais engagée politiquement c'est parce qu'elle avait peur que ça l'empêche d'obtenir des rôles - un peu la même idée que : "maintenant qu'Adèle Haenel s'est autant mise en avant dans diverses luttes, va-t-on continuer à lui proposer des rôles ?" Je trouve cette analyse vraiment dégueulasse. Catherine Deneuve est 100% actrice, elle n'a pas besoin d'exister ailleurs, c'est tout. Ça ne lui vient pas vraiment à l'idée. Et puis elle vient d'une époque où la relation avec le spectateur était moins horizontale qu'aujourd'hui, l'acteur s'identifiait à son public d'une autre manière. Camélia Jordana, en effet, ne vient ni du cinéma ni du théâtre ni même de la scène, elle vient du télé-crochet, donc elle doit se racheter. Elle ne gagne pas le César du Meilleur Espoir comme Sophie Marceau (par adhésion : fiancée des Français, fille de routier, populaire, d'une beauté divine) mais comme Louane Emera (anti-actrice, orpheline, pas hyper canon). Elle a besoin d'incarner quelque chose à un endroit qu'elle va juger moins superficiel.

TLMort a écrit:
Les séries essayent de le faire avec par exemple Elisabeth Moss, mais dont tout les rôles jusqu'à présent surdéterminent la dimension féministe (et surdéterminer, c'est souvent tuer à petit feu...).


Ah oui tiens, c'est vrai, c'est exactement ce que je me disais à propos de Invisible Man.

Hello--Kitty a écrit:
Je crois que ce qui m'a toujours empêché d'apprécier les films d'Emmanuel Mouret, c'est que les personnages sont aveugles au désir qui se manifeste et que j'ai l'impression qu'ils le font exprès (Louis-Do de Lencquesaing avec Camélia Jordana, Jenna Thiam avec Niels Schneider, etc) ou que c'est fabriqué. C'est l'anti-Woody Allen pour moi. Je n'aime pas du tout la sensation que ça crée (mais je comprends que ça puisse plaire). Ça ne me fait pas rire.
TLMort a écrit:
Dans quel sens reproches-tu aux personnages de Mouret d'être "aveugles à leur propre désir". On peut l'entendre de deux manières opposées (leur propre désir ne les intéresse pas, ou bien au contraire les dépasse) ?


Je crois que j'ai déjà évoqué ici une scène qui m'avait marqué dans un film d'Emmanuel Mouret. Il me semble qu'on y voit Frédérique Bel dans son bain. Un personnage masculin (le réalisateur lui-même ?) est à ses pieds. Bel se lève pour poursuivre la conversation, elle est nue et en pied à l'image : l'humour repose sur le fait que le type fait comme si de rien n'était. Il ne voit rien, mais pas parce qu'il regarde à côté, juste parce que pour lui la situation n'a aucune signification érotique ni même aucune signification sensuelle - et c'est ça qui doit être drôle. A l'autre bout du spectre, on imagine ce qu'un Woody Allen ferait d'une telle situation : il l'exploiterait à l'inverse (la fille se lève et l'air est soudain tellement saturé de signes sexuels que le personnage masculin suffoque, fait tomber ses lunettes dans le bain, bafouille...) Bref Woody Allen me fait rire alors qu'il y a dans le cinéma de Mouret une adaptation au puritanisme de l'époque qui me laisse indifférent et ne me fait pas marrer.



Tamara Dobson et Woody Allen (Bruce Laurance, New York, 1971)
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