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Leto (Kirill Serebrennikov, 2018)

 
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Auteur Message
Fernando
dans le coma profond


Inscrit le: 28 Déc 2018
Messages: 2

MessagePosté le: Ven Déc 28, 2018 11:52    Sujet du message: Leto (Kirill Serebrennikov, 2018) Répondre en citant

@ Baldanders,


0 sur 6 à "Leto", vraiment? Qu'est-ce qui t'a tant déplu?
Le personnage de Mike est un des beaux personnages de l'année, il m'a semblé.


(A part ça, merci d'avoir conseillé "Suspiria", que je n'aurais pas vu sinon)
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Baldanders
dans le coma profond


Inscrit le: 23 Déc 2010
Messages: 967

MessagePosté le: Ven Déc 28, 2018 15:15    Sujet du message: Répondre en citant

Salut Fernando, moi et d'autres avons parlé de Leto .
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valzeur
dans le coma profond


Inscrit le: 30 Aoû 2015
Messages: 235

MessagePosté le: Ven Déc 28, 2018 17:25    Sujet du message: Répondre en citant

Ça fait plaisir que des spectateurs puissent encore reconnaître un bon film, Fernando Smile (je parle de Suspiria.)
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Fernando
dans le coma profond


Inscrit le: 28 Déc 2018
Messages: 2

MessagePosté le: Sam Déc 29, 2018 11:44    Sujet du message: Répondre en citant

Ah, merci, ce topic m'avait échappé.
Baldanders a écrit:
Qu'est-ce qui vous prend, les gars ? Je n'ai vu aucune différence entre les publicités pour Chanel et les images du film qui suivait. Clairement, Serebrennikov n'en a rien à foutre de ce qu'il filme. Que ce soit le rapport des filles aux garçons du groupe au début, la chanson jouée sur la plage (faut voir comment la caméra à ce moment-là se débrouille pour ne jamais rester plus de deux secondes sur les musiciens), la post-synchro dégueulasse, limite en décalage, ou encore cette scène anti-soviétique dans le train, entièrement à charge, sans la moindre mise en situation : tout ça est un mélange de calcul faux-jeton (le rock'n'roll c'est cool et romantique en soi, surtout sous une dictature : d'ailleurs la première scène où les jeunes filles passent par la fenêtre est exactement une pub, il ne lui manque que le slogan "Just do it !" et la marque du jean, ça ne communique aucun sentiment du risque, du danger ou de quoi que ce soit, c'est juste le cliché d'un moment "fun") et d'indifférence totale à ce qui est filmé (pas un plan ne saisit quelque chose qui se construit dans une durée, même minimale).
Je me suis barré au bout de 30mn pour aller voir Le Grand Bain qui est cent fois mieux.

Tu es sévère. Le film vaut quand même d'être vu jusqu'au bout.

Je ne crois pas que le film soit une charge anti-soviétique, c'est plutôt la Russie de Poutine qui est visée.

Le film prend ses distances avec cette mythologie "cool et romantique" dont tu parles. Les personnages en jouent (comme Mike avec ses lunettes noires), mais ils s'en jouent aussi (l'essentiel pour eux n'est pas la pose, mais bien d'écrire une bonne chanson).
Le personnage de Mike m'a vraiment paru un beau personnage, dans sa manière de laisser être les autres, et même mieux, de faire advenir ce dont ils sont capables. Il est au centre du film, mais c'est un centre fuyant, toujours plus en retrait, pour laisser la place à celui (Viktor) dont il reconnaît qu'il la mérite plus que lui, et cela, sans aucune rivalité, jalousie, ou rancoeur.
Je ne sais pas quel est le vrai sujet du film, mais je dirais que ça tourne autour de ce qui a eu lieu: qu'est-ce qui a eu lieu? Est-ce que ça a vraiment eu lieu? Ce "quelque chose" qui a eu lieu, c'est peut-être ce que le film appelle, par métaphore, "l'été": disons, un moment de grâce, de bonheur ou de liberté. Mike est persuadé que ça a eu lieu, sur la plage, et il n'a plus ensuite d'autre idée que d'en garder une trace (en poussant Viktor à enregistrer ses chansons).
Le film montre combien tout ça, c'est très fragile. D'abord parce qu'il faut savoir reconnaître un moment de grâce quand il arrive (ça, c'est le talent de Mike). Parce qu'il y a quantité de forces qui empêchent que ça ait lieu ou qui prétendent que ça n'a jamais eu lieu (d'où les scènes musicales se terminant par l'intervention d'un personnage affirmant; "Evidemment, tout ça n'a pas eu lieu"). Et aussi, parce que c'est difficile d'en garder une trace authentique, qui ne ruine pas ce qu'elle est censée conserver (d'où les séances d'enregistrement en studio, où on se demande si l'empilage d'arrangements et d'effets n'est pas en train de saccager la chanson).

Mike serait peut-être d'accord avec ce que tu reproches au film: comment faire pour qu'un moment de grâce ne se transforme pas en pub Chanel?
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Baldanders
dans le coma profond


Inscrit le: 23 Déc 2010
Messages: 967

MessagePosté le: Sam Déc 29, 2018 13:29    Sujet du message: Répondre en citant

Quand j'écrivais "charge anti-soviétique", je ne parlais pas du film en général (puisque je ne l'ai pas vu en entier), je pensais à la seule scène du train et aux propos tenus par le vieux sur "l'ennemi américain". Trollope (sur l'autre fil) me reproche d'idéologiser la scène, mais son contenu est idéologique : Serebrennikov y oppose un conformisme (idéologiquement justifié) à un anticonformisme identifié par les autorités à l'Amérique et son désordre. Et, bien sûr, le désordre (c'est-à-dire à l'écran la jeunesse, l'arrogance juvénile, l'innocence, le désir de liberté) l'emporte, étant donné que les flics sont hyper-violents, et que leur violence fait méchamment ricaner l'affreux petit vieux communiste. Mon problème est que ni ce vieux ni les flics ni les jeunes n'existent : ce sont des clichés.

Pour le reste, je ne peux pas m'exprimer, n'ayant à peu près rien vu. Pour te dire, c'est à peine si j'ai compris qui était "Mike" ! Le "style" du film m'a fait fuir la salle très vite.

EDIT.

Fernando a écrit:
Mike serait peut-être d'accord avec ce que tu reproches au film: comment faire pour qu'un moment de grâce ne se transforme pas en pub Chanel?


Bonne question, que je reformulerais ainsi : comment mettre en scène un moment de grâce autrement que par des moyens bêtement publicitaires ? Le peu que j'ai vu du film a suffi pour me convaincre que Serebrennikov ne sait pas.


Dernière édition par Baldanders le Sam Déc 29, 2018 18:45; édité 1 fois
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François Bégaudot
dans le coma profond


Inscrit le: 04 Nov 2013
Messages: 47

MessagePosté le: Sam Déc 29, 2018 13:44    Sujet du message: Répondre en citant

Bien aimé cette scène, qui n'est pas historiquement possible (dans une bagarre de train il n'y a bien-sûr pas de sono) mais crédible (la police qui ne tabasse qu'une personne parmi le groupe, en faisant un "meneur").
Je l'ai plutôt comprise omme une déconstruction de Psycho-Killer des Talking Heads (le comble de l'Art-Rock, pas vraiment un groupe punk ni politiquement subversif, mais qui apparaît tel en URSS, comme le Velvet en Tchécoslovaquie). D'un autre côté c'est normal, le clip dy MIA est finalement bien plus politique que "la Jeunesse emmerde le Front National" de Bérurier Noir.

La plus belle scène du film c'est celle où le couple découvre qu'il ne tient plus au détour de la discussion sur Lou Reed (car Mike c'est justement une dorte de John Cale, là où Tsoï est Lou Reed un producteur doué et cérébral, un passeur malgré lui, en conflit inévitable avec ceux qu'il accouche, vampire quand il se croît désintéressé et au contraire donnant l'impression d'une solitude radicale là où il croit dominer). Quant à la femme elle comprend que le désir peut valoriser ce qui est rabaissé par le goût (car Tsoï a la même arrogance et le même sens littéraire que Reed), ce que Mike ne perçoit pas. Cela n'a pas de "sens" pour lui.
Je ne suis oas sûr qu'il crée forcément des moments de grâce ("je suis un branleur maman" qui atténue la chanson, le solo de guitare country qui noie les boîtes à rythmes lors du concert... ses interventions peuvent être finalement malheureuses et de nature à compliquer sa relation avec Tsoï).

Je ne pense pas que le film soit bêtement anti-soviétique. Les scènes où il decrit le fonctionnement de la censure (où les seconds de la responsable du club ont ensuite le cynisme d'impresario) sont quand-même intéressantes, à la fois comiques et réalistes, faisant comprendre la sclérose du système zans réduire les personnages du régime à des prétextes ni à des salauds. Elles représentent d'ailleurs la veine la plus naturaliste (et baroque) du film, alors qu'elles mettent en scène une institution plutôt qu'une subjectivité. Par contre je lui reproche de se refermer progressivement sur cette histoire de club filmé à la fois comme un microcosme et un graal inaccessible alors qu'il était plus ample au début.

Je me demande pourquoi ils n'int pas traduit "hooligan" au doublage, élément-clé de la langue du pouvoir, qui ne peut dire "punk" et encore moins glam rick (d'ailleurs le film passe directement du pré-pubk au post-punk).

Maintenant ce n'est pas non plus un film extrêmement original, Eden ou Belgica racontent finalement la même histoire, décrivent le même rapport au collectif, les mêmes rapports de couple, le rock ou la techno permettent de parler de question politique récentes sous une forme déjà mémorielle. C'est là que j'aimais mieux Nico qui mettait en scène autre chose (une artiste aimantée de façon ambigüe par l'idée politique d'Europe, qu'elle n rejoint jamais idéologiquement ou par l'imaginaire malgré ses efforts, mais incarne pourtant naturellement dans sa vie et son apatridie choisie)
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