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Suspiria (Luca Guadagnino, 2018)
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Trollope
dans le coma profond


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MessagePosté le: Dim Nov 25, 2018 21:21    Sujet du message: Répondre en citant

Je trouve que vous vous acharnez un peu sur lui alors que son point de vue est valable. Viens de voir L'ami de mon amie justement. Les rapports de classe sont évoqués de manière très légère et déréalisée, à l'image de Cergy.
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valzeur
dans le coma profond


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MessagePosté le: Dim Nov 25, 2018 21:31    Sujet du message: Répondre en citant

Je passe mon tour, je n'ai aucun souvenir de L'ami de mon amie...
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valzeur
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MessagePosté le: Dim Nov 25, 2018 21:34    Sujet du message: Répondre en citant

Avec Baldanders, on se sent un peu face à JM comme Markos et Blanc devant une jeune pouffe danseuse venue des USA (ceci dit, JM a beaucoup moins de potentiel que la jeune Susie...)
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Trollope
dans le coma profond


Inscrit le: 04 Oct 2011
Messages: 637

MessagePosté le: Dim Nov 25, 2018 22:08    Sujet du message: Répondre en citant

Les réponses avec gifs et images grotesques pour répondre à un type qui expose son avis posément et poliment, je trouve ça moyen mais bon, c'est mon côté cureton qui parle.
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valzeur
dans le coma profond


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MessagePosté le: Dim Nov 25, 2018 22:20    Sujet du message: Répondre en citant

"Je me marre" : c'est un avis posé et argumenté ? Permets-moi de rigoler, et accepte ceci comme une manifestation tout ce qu'il y a de plus décent d'élégance et de politesse Smile
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Baldanders
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MessagePosté le: Dim Nov 25, 2018 23:14    Sujet du message: Répondre en citant

Trollope a écrit:
Je trouve que vous vous acharnez un peu sur lui alors que son point de vue est valable. Viens de voir L'ami de mon amie justement. Les rapports de classe sont évoqués de manière très légère et déréalisée, à l'image de Cergy.


Au contraire, ils sont pris très au sérieux, on peut même voir dans ce film une illustration du concept de "distinction" de Bourdieu. Si Blanche se retrouve avec Fabien plutôt qu'avec le cadre dynamique qu'elle aime, c'est parce qu'elle et Fabien se ressemblent, et que les rapports de classes sont tels qu'ils les condamnent à se résoudre l'un à l'autre, ce que ses larmes désolées à la fin viennent exprimer à leur manière (qui est magnifique parce qu'il y a aussi dans ces larmes le bonheur de s'abandonner à une aventure amoureuse). C'est l'un de mes trois Rohmer préférés, toute l'oeuvre de Hers est une petite crotte invalide comparée à ce film.
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JM
dans le coma profond


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Messages: 129

MessagePosté le: Lun Nov 26, 2018 3:01    Sujet du message: Répondre en citant

C'est sympa de la part de Trollope mais je n'attends aucune confirmation sur un film très précis pour savoir de quoi il en retourne avec Rohmer sur ses "affinités sociales" (cinéaste que j'apprécie par ailleurs comme Hers, pour d'autres raisons), ceci est de notoriété publique et je jurerais que valzeur et Baldanders le savent pertinemment mais qu'ils jouent aux imbéciles (ce qu'il font très bien, je dois l'avouer).

Pour ma part, je regardais il y a quelques jours l'épisode de Cinéastes de notre temps tourné par Rohmer avec des artistes du milieu des années 60, épisode qui porte le même nom que l'un de ses "fameux" et "délicieux" textes écrits dans les Cahiers jaunes. Il leur demande quels liens ils supposent entre le cinéma et leur travail. C'est tout à fait passionnant, mais on voit bien se dégager, à travers les questions et les insistances sèches de Rohmer, un dogmatisme profond sur un certain nombre de points, qui se traduit par un élitisme artistique, culturel et social. Il se fait d'ailleurs remettre à sa place quelque fois par les artistes qu'il interroge. Que l'on ne me parle pas de maïeutique, Rohmer se montre juste incapable de saisir des conceptions autres que les siennes propres, qui sortent de ses catégories et grilles de pensée. On peut lui accorder qu'il va à la rencontre d'autres courants de penser, même si armé de ses préjugés dont il ne démordra pas.

"Je me marre" : évidemment parce que votre avis est en effet posé et argumenté sur les deux séquences des précédents films de Guadagnino mais parce qu'il est dans le même temps totalement absurde étant donné ce que vous reprochez à côté à Hers (et par ailleurs politiquement médiocre : il n'est en rien plus raisonnable de faire passer les paysans italiens pour nostalgiques de Mussolini en 85 qu'à une autre époque (alors même que vous vous permettez d'ironiser sur ma position vis-à-vis du film de Hers en me faisant passer pour un électeur de Macron votant pour lui contre le populisme vous semblez vous-même accréditer cette vision macroniste stupide du cercle des élites cultivées face aux prolos fachos à partir du moment où elle est enrobée dans un vernis 80s), j'ajoute que votre description de cette séquence est répugnante de paternalisme ; Quant à "A bigger splash" vous êtes là encore en train de vous contredire et de m'affirmer que finalement dans ce film-ci on peut se permettre de prendre les réfugiés comme des épouvantails d'arrière-plan afin de se donner bonne conscience, c'est-à-dire d'éviter d'aller à leur rencontre et de filmer avec eux pour rester dans son petit cercle de jet-setteurs confortable, tandis que vous reprochez précisément à Hers sa non rencontre avec l'Autre), à tout prendre je préfère encore la position de Hers qui est moins hypocrite).

J'ai dû oublier de fermer certaines parenthèses.
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Trollope
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MessagePosté le: Lun Nov 26, 2018 10:41    Sujet du message: Répondre en citant

Baldanders a écrit:
Trollope a écrit:
Je trouve que vous vous acharnez un peu sur lui alors que son point de vue est valable. Viens de voir L'ami de mon amie justement. Les rapports de classe sont évoqués de manière très légère et déréalisée, à l'image de Cergy.


Au contraire, ils sont pris très au sérieux, on peut même voir dans ce film une illustration du concept de "distinction" de Bourdieu. Si Blanche se retrouve avec Fabien plutôt qu'avec le cadre dynamique qu'elle aime, c'est parce qu'elle et Fabien se ressemblent, et que les rapports de classes sont tels qu'ils les condamnent à se résoudre l'un à l'autre, ce que ses larmes désolées à la fin viennent exprimer à leur manière (qui est magnifique parce qu'il y a aussi dans ces larmes le bonheur de s'abandonner à une aventure amoureuse). C'est l'un de mes trois Rohmer préférés, toute l'oeuvre de Hers est une petite crotte invalide comparée à ce film.


N'étant pas un grand fan de Rohmer, je trouve le film quand même plus intéressant que mes préjugés ne veulent l'admettre.
Cette interview où Rohmer des années plus tard revient sur la confection du film et son rapport à la ville, nouvelle, de Cergy confirme néanmoins l'impression que j'ai eu le film. Rohmer y admet des "critères bourgeois" - et c'est son droit - quant à sa conception de la vie et surtout d'un certain confort. Il partage ainsi l'opinion désengagée mais teintée de condescendance de Fabien et Blanche qui tolèrent du bout des lèvres l'invasion de la base nautique tous les weekends et par les populations venues des banlieues moches et par les odeurs de merguez. Dans l'interview, Rohmer déplore à juste titre la paupérisation et la déshérence de ces villes nouvelles dont l'utopie ne s'est pas concrétisée mais évacue à la périphérie, presque l'air de rien, tout rapport social un peu conflictuel ou perturbant. C'est son droit aussi mais je trouve qu'il est bien loin d'un cinéaste du réel.
Il n'y a pas véritablement de différence de classes entre Fabien et Alexandre, ils sont amis (ce qui est sans doute éphémère), l'un a des aspirations peut-être de la petite bourgeoisie tandis que l'autre à l'aisance naturelle d'une bourgeoisie un peu plus installée. Ce sont, d'après Fabienne, "les deux seuls garçons baisables de Cergy". Je trouve qu'il y a un peu une fausse évidence chez Rohmer, s'il était parvenu à matérialiser un peu mieux l'infatuation de Blanche pour Alexandre, le film aurait eu l'air de porter plus à conséquence mais aurait été moins poli.

l'interview dont je parle https://next.liberation.fr/cinema/2002/03/29/architecture-fiction_398570
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Baldanders
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MessagePosté le: Lun Nov 26, 2018 11:10    Sujet du message: Répondre en citant

Trollope a écrit:
Il n'y a pas véritablement de différence de classes entre Fabien et Alexandre, ils sont amis (ce qui est sans doute éphémère), l'un a des aspirations peut-être de la petite bourgeoisie tandis que l'autre à l'aisance naturelle d'une bourgeoisie un peu plus installée.


Il y en donc bien une, même si elle est subtile. Rohmer a pris soin de mettre en scène les signes extérieurs de cette distinction (habillement, langage).

En disant que Rohmer n'a pas toujours ignoré dans ses films les rapports de classes, je n'ai pas voulu dire qu'il a mis en scène les deux classes extrêmes, bourgeoisie et prolétariat, ni qu'il adhère aux thèses marxistes sur la lutte des classes. Par contre, il est clairement sensible aux petites différences sur l'échelle sociale, comme le prouve davantage Conte d'hiver (on pourrait aussi parler du Signe du Lion, son premier long métrage, qui montrait crûment la misère nue au bout du récit d'un déclassement express - imagine-t-on Hers réaliser un film sur un clochard ?)

L'idiot JM croit avoir trouvé la clef de son cinéma en parlant de l'élitisme de Rohmer, mais l'élitisme de Rohmer, de Flaubert ou de Bresson ne les a pas rendus aveugles aux réalités sociales. Je ne sais pas ce qu'est un "cinéaste du réel", mais je sais que Rohmer s'est inspiré de ce qu'il a rigoureusement observé autour de lui, sans se mentir.


Dernière édition par Baldanders le Lun Nov 26, 2018 12:56; édité 1 fois
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Trollope
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MessagePosté le: Lun Nov 26, 2018 12:34    Sujet du message: Répondre en citant

C'est marrant quand même que l'aspect publicitaire du cinéma de Hers ait été évoqué alors que j'ai vu L'Ami de mon ami comme un spot publicitaire d'une beauté délicieuse sur le projet de ville nouvelle à Cergy. Rohmer pointe bien que des ambiguïtés ont été ménagées, ce qui a posteriori est plus facile à dire, car on est bien dans une espèce de rêve climatisé.
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Baldanders
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MessagePosté le: Lun Nov 26, 2018 12:49    Sujet du message: Répondre en citant

Trollope a écrit:
C'est marrant quand même que l'aspect publicitaire du cinéma de Hers ait été évoqué alors que j'ai vu L'Ami de mon ami comme un spot publicitaire d'une beauté délicieuse sur le projet de ville nouvelle à Cergy.


Une pub pour Cergy, peut-être, mais pas une pub pour son propre milieu social. C'est toute la différence.
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Baldanders
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MessagePosté le: Lun Nov 26, 2018 13:51    Sujet du message: Répondre en citant

Kitty, la même note à Amanda et Suspiria, sérieusement ?
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valzeur
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MessagePosté le: Lun Nov 26, 2018 14:34    Sujet du message: Répondre en citant

Bonne ou mauvaise ? Tu me files le lien ? (je ne sais jamais où vous notez les films)
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Baldanders
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MessagePosté le: Lun Nov 26, 2018 17:55    Sujet du message: Répondre en citant

valzeur a écrit:
Bonne ou mauvaise ?


Moyenne (3,5 sur 6).
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valzeur
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MessagePosté le: Mar Nov 27, 2018 1:52    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
"Je me marre" : évidemment parce que votre avis est en effet posé et argumenté sur les deux séquences des précédents films de Guadagnino mais parce qu'il est dans le même temps totalement absurde étant donné ce que vous reprochez à côté à Hers (et par ailleurs politiquement médiocre : il n'est en rien plus raisonnable de faire passer les paysans italiens pour nostalgiques de Mussolini en 85 qu'à une autre époque (alors même que vous vous permettez d'ironiser sur ma position vis-à-vis du film de Hers en me faisant passer pour un électeur de Macron votant pour lui contre le populisme vous semblez vous-même accréditer cette vision macroniste stupide du cercle des élites cultivées face aux prolos fachos à partir du moment où elle est enrobée dans un vernis 80s), j'ajoute que votre description de cette séquence est répugnante de paternalisme ; Quant à "A bigger splash" vous êtes là encore en train de vous contredire et de m'affirmer que finalement dans ce film-ci on peut se permettre de prendre les réfugiés comme des épouvantails d'arrière-plan afin de se donner bonne conscience, c'est-à-dire d'éviter d'aller à leur rencontre et de filmer avec eux pour rester dans son petit cercle de jet-setteurs confortable, tandis que vous reprochez précisément à Hers sa non rencontre avec l'Autre), à tout prendre je préfère encore la position de Hers qui est moins hypocrite).


Hummm, c'est tellement de la bouillie que je ne sais pas par où commencer. Mais j'aurais du m'en douter après ton usage de l'expression "politiquement douteux" qui fleure bon la bonne conscience de gauche France Inter.
Déjà, j'ai une légère préférence pour Memory Lane que je trouve neutre++, à A Bigger Splash - neutre - et Call me by your name - médiocre (même si j'aime une séquence ou deux). Tous les films de Hers sont des chroniques contemporaines, alors que les Guadagnino dont il est question ici sont un remake d'un thriller érotisé et une romance culturelle en Toscane dans les années 80, la "conscience politique" peut bien rester une option. Guadagnino tient plus du baroque viscontien dernière période, et A bigger splash ne serait en rien meilleur si soudain les réfugiés passaient au premier plan, ce serait même probablement une merde bien-pensante, alors que c'est juste affleurant en l'état.
Et que Guadagnino ne s'évanouisse pas d'horreur à l'idée de montrer une persistante admiration pour Mussolini chez certains paysans de Toscane ne me soulève pas d'indignation, comme toi (ouh, quel cinéaste "politiquement douteux" !). Que faudrait-il pour te soulager, que le personnage d'Arnie Hammer condamne une telle horreur et se signe devant le portait du Duce ? Comme c'est niais...
Et Hers peut bien se fermer à l'Autre, petit ou grand, je n'y verrais aucun problème si ces personnages existaient plus, si sa petite musique des lieux habités s'accompagnaient d'un vrai travail sur les personnages, comme l'a déjà expliqué Baldanders.
Capito ?
Allez, un petit Amanda avec Trollope, un bon paquet de Kleenex, du pop-corn et revenez-nous galvanisés par tant de Beauté sensible.
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