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Shéhérazade (Jean-Gabriel Marlin, 2018)

 
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valzeur
dans le coma profond


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MessagePosté le: Dim Sep 09, 2018 23:44    Sujet du message: Shéhérazade (Jean-Gabriel Marlin, 2018) Répondre en citant



Du cinéma-note d'intention.... On voit bien Jean-Bernard Marlin s'appliquer sur sa petite bafouille pour décrocher le plus d'aides possibles :
- naissance de l'amour vrai en plein lumpen-prolétariat
- casting de jeunes qui ont vécu tout ça ou à peu près
- minorités visibles à la pelle (ne pas oublier un trans)
- tournage à l'arrache avec les mêmes gens du cru, pas des enfants de coeur (bandes rivales, hhhurgence, etc.)
- attention marquée au langage autochtone (compréhensible à 28 %)
- influences qui en jettent : Bresson, Pasolini, Depardon, Pagnol, Kechiche (dont la discordance devrait interroger sur le bien-fondé du film)
- mish/mash de musique : sacrée/techno de supermarché (hier/demain)
- fin "optimiste" littéralement pompée sur Pickpocket :" Pour aller jusqu'à toi, quel drôle de chemin il m'a fallu prendre !" (évidemment reformulé par des personnages acteurs qui ne maîtrisent pas le langage - d'où l'usage d'un objet transitionnel/gâteau plein de crème qu'on fait passer à travers le grillage --) sucre + amour = pohhhésie).

Avec tout ça, Shéhérazade est une belle merde idéalisée qui emprunte au naturalisme (les corps, les voix, les mots) pour glisser vers du Yann Gonzalez déréalisé à néons dans le slip (la scène de boîte où le chef-op semble tester tout le spectre de son colorimètre).
Si le film est si mauvais, c'est qu'il remplit un programme - en gros, celui d'une fiction de gauche - en congédiant ce qui l'ancrerait dans le réel : soit le désir et le danger. Marlin ne bande jamais pour ce qu'il a sous les yeux, le couple est réduit à deux enfants paumés très peu crédibles avec des marqueurs énormes (Kenza Fortas, bien meilleure que son partenaire, filmée suçant son pouce une scène sur deux ou à peu près ; la veilleuse-canard qui protège l'amour naissant de nos petits amis en créant un cocon de lumière autour de leurs bisous pudibonds). Ajoutons que Dylan Robert est beaucoup trop mignonnet pour son rôle, mais peut-être Marlin veut-il inventer une figure nouvelle et passionnante : le souteneur ado-Caliméro ?
A la fin du film, le réel rattrape nos tourtereaux sous la forme d'un procès où un regard clinique à la Depardon les fige dans leurs inconséquences/bêtise. Le spectateur est donc mis en demeure de les juger, mais l'identification à leur malheur ayant préalablement échoué (comment se passionner pour l'ineptie de certains raccourcis et le primitivisme obtus des personnages masculins ?), il est finalement beaucoup plus simple de s'en désintéresser, d'autant que le final se devine à 600 km : Rédemption par l'Amour.

NB : on appréciera également le "trajet" de Zach très "metoo" (la première scène avec la coloc trave de sa dulcinée le montre méprisant - il la traite de "tafiole" ; à la dernière, il lui donne du "ma soeur").
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