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Ava (Léa Mysius, 2017)

 
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Hello--Kitty
dans le coma profond


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MessagePosté le: Mar Juil 04, 2017 14:21    Sujet du message: Ava (Léa Mysius, 2017) Répondre en citant



Ava, 13 ans, est en vacances au bord de l'océan quand elle apprend qu'elle va perdre la vue plus vite que prévu. Sa mère décide de faire comme si de rien n’était pour passer le plus bel été de leur vie. Ava affronte le problème à sa manière. Elle vole un grand chien noir qui appartient à un jeune homme en fuite… (synopsis officiel)



J'aurais adoré adorer, sincèrement, mais j'ai trouvé ça d'un ennui total. J'ai eu le sentiment d'un film sans personnalité, uniquement préoccupé de lui-même et des signaux qu'il envoie à l'industrie (de ce point de vue-là, j'ai l'impression que le message a été reçu 5 sur 5).

Si on le regarde plan par plan, c'est assez bien exécuté, faut reconnaître. Techniquement, on peut très bien louer le joli travail à l'image, la façon dont le chef opérateur parvient à faire vivre les couleurs dans les basses lumières sans les enterrer, par exemple. Mais ce film, dont l'argument narratif pourrait quelque part rappeler un mélo grand public comme "L'Arbre de Noël" de Terence Young ("un enfant va bientôt mourir, donnons-lui le plus beau Noël du monde" devenant "une enfant va bientôt perdre la vue, donnons-lui les vacances d'été les plus flamboyantes de sa vie"), semble tellement heureux du symbolisme qu'il charrie de scène en scène (impossible de regarder un crépuscule sans sentir qu'il préfigure le destin dramatiques de l'héroïne) qu'on a le sentiment de n'avoir devant les yeux qu'une succession de vignettes propres et belles, signifiantes, enjôleuses, embobineuses, publicitaires finalement…

C'est un peu ça : "Ava" semble faire la publicité d'une sorte de savoir-faire d'auteur français, dans une version abâtardie des premiers films de Breillat ("Une vraie jeune fille", "36 fillette"), sans caractère, sans personnalité, comme une copie de bonne élève, citant ici Martin Parr (la séquence d'ouverture sur la plage), là Desplechin (l'héroïne parlant face caméra sur fond bleu), tellement comme il faut, toujours du bon côté de la barrière, englué la plupart du temps dans une bien-pensance qui anesthésie le spectateur (confer les flics fachos qui attendent sagement à la porte du mariage gitan et n'interviennent qu'au moment où le scénario en a besoin, au moment où c'est si bon de pouvoir s'indigner) et prenant garde le reste du temps de désamorcer les idées les plus "risquées" en en faisant des sketches à l'audace compatible avec une sorte de "philosophie Inrocks" (par exemple le moment où le couple ensauvagé décide de détrousser les naturistes sur la plage, qui pourrait engendrer une séquence merveilleusement embarrassante mais qui ne produit qu'un truc inoffensif à coup de split-screen et de musique soul vintage comme dans un film de Bonello). Tout est comme ça, très #auteur2017.

Et puis ça se regarde pas mal filmer, quand même. Ça me saoule. Ou peut-être que je suis injuste ? Pourquoi ce film, qui cherche à être fréquemment inventif, ce qui devrait me séduire comme spectateur, m'a autant déplu ? Je n'oublie pas les jolis moments, comme cette séquence où Ava, qui se baigne nue, se fait surprendre et doit se cacher en s'aplatissant dans l'eau, subissant pendant quelques belles secondes les remous atlantiques. Mais les actrices sont super mauvaises... Laure Calamyteuse développe un jeu très explicatif, comme si elle cherchait à exhiber ses consignes de jeu - désolé pour les fans de Laure sur enculture. Quant à la petite Noée Abita, dans le registre "moue boudeuse / éveil à la sensualité", on peut dire qu'elle est à Adèle Exarchopoulos ce que Francis Huster est à Gérard Philipe... Bref, on en avait déjà une, merci !

Pour le reste, le montage n'est pas fini (c'est d'ailleurs beaucoup trop long, ça n'a évidemment aucune raison de durer 1h45), c'est quasiment sans humour et le feu érotique semble bien éteint, malgré les nombreux efforts dans le domaine. L'éducation sensuelle plutôt laborieuse d'Ava fait pâle figure quand on la compare à la beauté d'un premier film comme "Marie Baie des Anges", dont le réalisateur est mort il y a quelques semaines et auquel "Ava" fait parfois penser. Dans le genre (que j'adore) "rencontre entre un ragazzo et une Marilyn des campings", "fugue amoureuse adolescente dans un paysage vierge", "premier film traversé par des références trop lourdes", c'était d'un niveau qui me semble bien bien supérieur.

2/6

Bon, désolé pour la charge un peu violente contre ce premier film qui ne mérite sans doute pas ça… J'attends maintenant que valzeur nous ramène des raisons d'espérer de la projection du Lanthimos.
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