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Belgica (Felix van Groeningen, 2016)

 
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Hello--Kitty
dans le coma profond


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MessagePosté le: Jeu Mar 10, 2016 17:41    Sujet du message: Belgica (Felix van Groeningen, 2016) Répondre en citant

Citation:
Qu'en dirais-tu en deux mots ? (pour me motiver, car il y a bcp de films à voir en ce moment...)


C'est comme si La Belle Equipe avait été réalisé par le Verhoeven hollandais.

Je peux pas faire mieux pour te motiver, là ! Very Happy



Pour être honnête je dois ajouter qu'il aurait demandé des conseils à Scorsese...


On peut aussi se dire que Felix van Groeningen, qui sortait d'Alabama Monroe, (nommé à l'Oscar du Meilleur Film Etranger) aurait pu réaliser le film qu'il voulait, où il voulait, avec les moyens qu'il voulait, et qu'il a choisi de raconter l'histoire de deux frères flamands idéalistes qui montent un bar à Gand. Sans même demander à Mathias Schoenaerts ou Poelvoorde de jouer dedans. Ça se respecte.

C'est un peu attendu dans le récit (surtout avec le personnage du grand frère), mais le film parvient quand même à interroger "le type de société que l'on veut" sans être trop démonstratif, il réussit à traiter son sujet en restant collé au premier degré de la narration. Ensuite je trouve que ce Felix van G. a une putain de patte, qu'il sait filmer, qu'il a l'air de faire ce qui l'éclate et pas ce qui plaît (en ce sens on sent qu'il n'est pas Français). Ça se fait bien plaisir à la lumière, c'est très incarné, très juste dans son cast (dès la première scène, le mec et la nana* sont plutôt envoûtants), hyper chiadé dans le mix.

Ah oui : et tu ne pourras pas dire que ce n'est pas un film généreux ! Very Happy


* c'est elle :

Spoiler:

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Baldanders
dans le coma profond


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MessagePosté le: Ven Mar 11, 2016 21:49    Sujet du message: Répondre en citant

Aïe, ce film représente tout ce qui me fait fuir une salle. J'ai tenu une heure. J'y reviens vite.
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Hello--Kitty
dans le coma profond


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MessagePosté le: Sam Mar 12, 2016 9:53    Sujet du message: Répondre en citant

Désolé pour la perte de temps.
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Baldanders
dans le coma profond


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MessagePosté le: Lun Mar 14, 2016 20:47    Sujet du message: Répondre en citant

Je m'y colle, allez. J'ai trouvé que c'était du chiqué. Par exemple Tom Vermeir jouant le mec bourré, ça ne marche pas. Il suffit de comparer avec Duvauchelle dans Je ne suis pas un salaud. La différence entre les deux films, c'est que Finkiel construit ses scènes sur une certaine longueur, tandis que Groeningen cherche surtout à accumuler les scénettes, de sorte qu'elles survolent tout et restent donc superficielles. Ça m'a frappé dans la scène où un type dans le bar se met à devenir violent, les clients se mettent à plusieurs pour le jeter dehors, et on n'a même pas le temps de voir la gueule du type que la scénette est déjà finie. Rien n'a existé sauf une petite idée : on est entre potes virils, on vit à la dure, on en rigole, bref, "c'est la vie". Et tout est à l'avenant. Le résultat, c'est un film très contemporain dans le mauvais sens du terme, où on est soumis à un flux d'énergies en lieu et place de mise en scène d'une histoire et de personnages. Le problème majeur de ce cinéma-là pour moi, c'est qu'il nous fait vite osciller entre deux états : l'euphorie (quand il y a de la complicité, ou quand la musique est à fond, ou quand on sent du désir) et la dépression (généralement la scène suivant l'euphorie, comme une retombée nécessaire). C'est court, et personnellement ça m'angoisse profondément.

Spoiler:



Citation:
je dois ajouter qu'il aurait demandé des conseils à Scorsese...


Ça ne m'étonnerait pas du tout. Les films de Scorsese fonctionnent exactement pareil.
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Hello--Kitty
dans le coma profond


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MessagePosté le: Lun Mar 14, 2016 21:21    Sujet du message: Répondre en citant

L'idée de la scène du mec bourré, c'est quand même : "on est assez forts pour régler nos problèmes nous-mêmes, sans service d'ordre" (ce qui est un des enjeux du scénario). Avec le gag du petit teigneux qui obtient des résultats là où les gros balèzes n'arrivent à rien.

Formellement, je suppose qu'il cherche à donner l'effet d'une baston dans le village d'Astérix, non ? Ce qui collerait assez avec les Belges...

C'est vrai que ce personnage-là, le mec bourré, n'existe pas du tout et qu'on ne le voit pas, je m'étais fait la réflexion. Mais ce n'est pas le cas des autres acteurs, qui impriment bien la rétine.

Baldanders a écrit:
Le résultat, c'est un film très contemporain dans le mauvais sens du terme, où on est soumis à un flux d'énergies en lieu et place de mise en scène d'une histoire et de personnages.


Du coup, je m'interroge. Peut-être que j'adore ce genre de films en fait. Comme Spring Breakers par exemple. Ou Love. Et plein d'autres trucs.
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François Bégaudot
dans le coma profond


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MessagePosté le: Mar Mar 15, 2016 1:31    Sujet du message: Répondre en citant

Je trouve que cette scène marche bien. Il n'y a pas besoin d'expliquer l'origine du type. Il y a plusieurs hypothèses "riches" mais idéologiquement convergentes. Cela peut-être une allusion à la sous-culture gabber (qui a précédé mais aussi permis la techno minimaliste bourgoise actuelle, les deux sont moins marquées par la soul que la French Touch), très présente au Pays-Bas mais aussi en Flandre (le castagneur serait un vieux gabber attardé) et dans le Nord de la France, d'un autre côté il est posé dans une altérité plus forte que celle des clients car anglophone (il a la fois la langue commune est est en dehors de la communauté). Le mec exclus n'a pas d'origne. C'est un bouc-émissaire
En effet c'est un enjeu scénaristique. Quand le perturateur part, le bon vigile part aussi, et les deux frères sont seuls mais en même temps hiérarchiquement renforcés par leur fatigue, ils doivent "avouer" leur pouvoir. Tout le but du film c'est de séparer une violence gratuite mais acceptée et endogènes (celle des soirées, des lignes de coke, des disputes conjuguales) d'une violence qui peut être légtimée, mais qui n'est pas acceptée et exogènes (disons-le: celle des immigrés et des ados). La police opère ce partage, elle n'évalue pas le respect de la lettre de la loi, mais la dangerosité des situations, elle ne maintient pas l'ordre mais la sécurité. Ce qui exclus, ce n'est pas d'enfreindre la loi, mais d'ignorer laquelle il faut absolument respecter et celle qui est superflue (on tolère le travail au black si l'ordre hiérarchnique dans le bar est clair). La police agît comme un sphynx oedipien, d'autant plus intimidant qu'elle tolére une marge de manoeuve par rapport à la légalité, mais toujours de de façon implicite (cela se retrouve aussi dans les flics de Gone Girl ou du dernier Araki). Cela retourne la perspective de Krakauer (à l'intérieur du vérisme sociologique de la notion de genre): elle n'est plus ce qui élucide l'énigme, mais le texte de celle-ci.

Je crois que le film colle en effet à la société belge, non pas pour sa violence, mais par l'idée "il faut régler cela entre nous" (c'est le leitmotive cmmun à la NVA et au gouvernement. Par exemple: "on n'a pas besoin de la convention de Genève sur les migrants, en nous en passant, nous ne serions peut-être même pas fascistes"), mais qu'il élargi vers une vision du monde à la Ayn Rand (les mecs sont finalement à la fois des promoteurs et des prophètes) matinée de René Girard (passablement manichéenne et pauvre, réduisant l'anthropologie à une forme de schéma téléologique christique qui est une autre forme du choc des civlisations) qui infuse le cinéma "du milieu" contemporain: le sacrifice devient un instrument de police et de gestion du risque, qui annule le risque de la vengeance. Il clotûrerait le politique, en la ramenant vers une vérité biblique arachaïque, dans laquelles tous les conflis sont insolubles de part la signification qu'ils maintiennent (ce cartère radical et permanent est aussi ce qui les rend interprétable). L'énucléation d'un des frères intrduit aussi quelque chose d'un peu biblique (on peut penser à l'historie de Caïn et Abel, mais le fait que l'agression que peut prendre place potentiellement entre les hommle ait exactement les mêmes conséquences que l'arbitraire naturel, "le germe", retourne le frère meutrier en protecteur).
A la fin il y a aussi le même type de retournement: le frère le plus décadent, le plus bordélique, enferme malgré lui ses enfants dans un espace intérieur clinique et transparent, qui fait penser à la froideur neutre d'un tableau de Hooper, paradoxal (mais en même temps c'est vrai que le paysage belge, tant wallon que flamand, rappelle parfois beaucoup Hooper, la bourgeoise du déut XXème avait une architecture éclectique qui rappelle celle des maisons de Hooper). Du coup la froideur bleutée des espaces de Hooper se transforme et adope l'allure de la scène d'un sacrifice votif (le manque de sens est toujours comblé. Au prix de la destruction physique de l'espace et du monde commun, tout le monde se voit conférer un destin). Frank est un metteur en scène là où son frère est plutôt un spectateur.
A la fin, Jos, le specteur semble souffrir et culpabilisé d'être devenu une sorte de Docteur Mabuse, ayant dû installer un système de vidéo-surveillance qu'il est le seul à pouvoir opérer (qui est l'essence de son travail et de son pouvoir). Il a concience que cette vidéo-surveillance est en fait une relique du passé, obsolète par rapport au monde de Google (elle se coupe de l'espace public, alors que Google l'investit pour le netraliser), mais cette impuissance et le fait d'avoir été préservé de l'épreuve du feu n'atténue pas sa culpabilité (il est coupable de se soustraire rationnellement au destin: c'est la société qui est dostoïeskienne et christique, et l'homme du souterrain qui évolue seul dans le pandémonium foucaldien de la discipline). Mais van Groningue n'a pas de point de vue sur ces conversions et le destin des idéologies qu'il représente (le film retombe sur une dialectique entre ojectivité -le discours des proches délaissés, qui n'ont as investit le bar- et subjectivité - la description d'un jusqu'au boutisme "over the top", mais structuré- plutôt que la neutralité du point de vue, l'objectivité est pour lui la même chose que la volatilité des idéologies, et la subjectivité leur espoir de se maintenir telles quelles: il ne filme que la nostalgie de l'idéologie pour son anti-historicité, l'archaïsme consensuel, le désir inassouvi d'une image de consommer les autres images).
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Baldanders
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MessagePosté le: Mar Mar 15, 2016 22:03    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
la même ambiguïté que celle qui consiste à faire tenir à un Belge d'origine marocaine un discours à la de Wever sur sa propre communauté (qui ne donne le choix à celui auquel il s'adresse qu'entre deux attitudes: l'adhésion ou la dénonciation d'un double-langage, mais pas sa critique comme contenu)


Tu vois à quelle scène Tony fait référence, Kitty ?
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François Bégaudot
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MessagePosté le: Mar Mar 15, 2016 22:25    Sujet du message: Répondre en citant

1) çà quand on part au bout de 20 minutes...
2) tu peux me le demander directement, il s'agit du même film
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Baldanders
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MessagePosté le: Mar Mar 15, 2016 22:41    Sujet du message: Répondre en citant

TLMort a écrit:
1) çà quand on part au bout de 20 minutes...
2) tu peux me le demander directement, il s'agit du même film


Je ne peux pas te le demander "directement" car la question ne s'adresse pas à toi mais à Kitty, pour savoir si lui s'en souvient et si ton commentaire sur cette scène lui parle. Et sinon ça ne t'arrive jamais d'abandonner en cours un film qui te gonfle ? Autrement dit, pourquoi tu t'énerves ?
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François Bégaudot
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MessagePosté le: Mar Mar 15, 2016 23:00    Sujet du message: Répondre en citant

Les seuls cas où je pars en cours de route c'est à cause de la somnolence, l'évanouissement d'un proche ou la crise de spasmophilie (dans "Trouble Everydays" et dans un Kim ki Duk). J'ai trouvé une église avec un wifi gratuit, je peux répondre.

A la fin du premier (et d'ailleurs dernier) repas qui réunit le groupe dans une athmosphère de fusion fraternelle, les deux frères sont dérangés par un vigile marocain, Mohamed, ça ne s'invente pas, qui s'incruste comme un trouble-fête (ou comme un flic en fait) et leur dit qu'ils vont avoir besoin de ses services pour faire fuir les problèmes qui ne se posent pas encore, notamment les "Marocains" (la scène est assez crédible par rapport à ce que des potes m'ont raconté du milieu techno dans ce coin). C'est surtout Jos qui refuse, pour des raisons morales, et pusque cela ressemble quand-même à du racket mafieux. Ils ont du mal à le faire partir, et sont obligés de dire "on réfléchit et on te rappelle" (un peu comme Farley Granger à l'Inconnu du Nord-Express d'ailleurs), et là tout est joué. Après coup les deux frères réalisent qu'ils ne vont pas parvenir à garder leur ligne libertaire, et le rappelent, mais Jos s'oppose, c'est le tournant du film (je ne sais pas si c'est avant ou après le passage à tabac du vieux gabber qui signe la chute de Frnk, ce qui rendrait Jos coupable par naïveté de l'exclusion de son frère).
Il n'y a pas vraiement de contrechamps (alors qu'il y en a un pour le passage à tabac, avec des flics un peu plus durs que les premiers qui menacent Frank de poursuite et lui rappellent -ainsi qu'au spectateur sans doute- que cogner et blesser c'est dangereux-.

Tout l'enjeu du film c'est quand-même de positionner l'artiste parmi les deux frères comme plus à droite et "réalo" que le gestionnaire. Il est vrai que l'on s'identifie plus facilement à ce dernier (plus facile de s'identifier à un mec largué par un inoubliable canon qu'à une personne qui n'arrive pas à plaquer une mère de deux enfants passablement hystérique dont le fantasme est d'ouvrir un chenil). La scène où il la revoit dans une expo d'art abstrait est bien naze d'ailleurs.

Sinon le film fait plus penser à "la Kermesse Héroïque" qu'à "la Belle Equipe"


Dernière édition par François Bégaudot le Mar Mar 15, 2016 23:30; édité 2 fois
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Baldanders
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MessagePosté le: Mar Mar 15, 2016 23:05    Sujet du message: Répondre en citant

OK.

TLMort a écrit:

Tout l'enjeu du film c'est quand-même de postionner l'artiste parmi les deux frèreq comme plus à drotuie et "réalo"


réalo ?
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François Bégaudot
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MessagePosté le: Mar Mar 15, 2016 23:06    Sujet du message: Répondre en citant

CDU de gauche quoi

Dernière édition par François Bégaudot le Mar Mar 15, 2016 23:09; édité 1 fois
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François Bégaudot
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Inscrit le: 04 Nov 2013
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MessagePosté le: Mar Mar 15, 2016 23:08    Sujet du message: Répondre en citant

D ailleurs le vigile revient comme chanteur à l'acmé de la fête.
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