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A la merveille (Malick, 2013)

 
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Trollope
dans le coma profond


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MessagePosté le: Sam Mar 09, 2013 10:42    Sujet du message: Répondre en citant

Tu veux dire que le mouvement est systématique chez Malick, et donc la coupe dans le mouvement? De ce que je me souviens de The Tree Of Life, ça m'avait frappé comme une manière de rendre spectaculaire un cinéma à vocation contemplative (à la Tarkovski). Finalement j'y vois quelque chose de typiquement américain et ça me fait penser un peu à du Jonas Mekas mainstream. On est aussi dans un cinéma dont le format habituel est celui du home-movie, du souvenir personnel et curieusement quelque chose ne se produit pas avec des moyens techniques supérieurs- il est évident que Malick cherche à atteindre un sentiment d'universalité, si je peux m'exprimer ainsi, qui me fait bien rigoler. A force que la figure se répète, c'est surtout l'appareillage d'un luxe effarant qui devient envahissant, au bout du millième travelling, tu ne vois plus l'enfant mais la caméra qui fonce vers lui. Et je ne parle pas de la musique à caractère religieux qui sert à fluidifier le montage un peu plus. C'est très vulgaire finalement. J'ai peu d'espoir que A La Merveille ne propose autre chose que ça.
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Kuni l'hungus
dans le coma profond


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MessagePosté le: Mer Mar 20, 2013 23:51    Sujet du message: Répondre en citant

Bon alors j'en sors, là et c'est très mauvais mais pas comme je pouvais m'y attendre. d'abord parce que finalement apparaît le manque de talent total de Malick. il ne magnifie rien c'est ce qu'il filme qui est beau-ou pas. Les scènes d'amour sont filmées et construites comme une pub pour du parfum -vraiment, caméra tremblottante sur un amoureux mal cadré qui gesticule ou caresse ou dansotte en léger ralenti, le sourire aux lèvres, à contre jour, de sorte de bien voir la lumière en fond -souvent un coucher de soleil - et commentaire en voix off. Ajoutez Cacharelet le tour est joué. Et la pub dure deux heures. Il n'y a aucune grâce là dedans, et pour nous montrer la beauté, il ne suffit pas de cadrer une fleur en gros plan. il faut encore savoir la faire voir. de même pour cette femme les bras en croix devant le coucher de soleil -encore. Oui c'est une expérience possible, même commune, d'écarter les bras pour s'imprégner d'une atmosphère, et rien n'interdit de la montrer. Mais ici rien ne transparaît de cette expérience. Ni une envie de profiter, ni un sentiment quelconque de celui qui en profiterait, ni même, et malgré la publicité, une envie de partir vers la lumière- et encore moins le sentiment que celle-ci se dérobe.


Malick ne fait qu'évoquer. il n'y a dans ces plans que ce qu'on voit sur les images. "Une fleur. du blé. de a lumière. Un visage. une caresse. un saut sur un lit. de la joie. de la tristesse. moins de lumière.

il ne suffit pas de montrer d la lumière et un ciel pour donner une impression se rapportant en quoi que ce soit à la grâce -possible ou non, acquise ou perdue. Il ne suffit pas de montrer des personnages qui regardent le lointain pour donner l'impression de ce lointain.


je souscris entièrement à cette phrase de Baldanders :

Citation:
"J'écris "réduits" parce qu'aucun texte, aussi sublime soit-il, n'ajouterait rien à ça, et que Malick doit bien le sentir, qui n'offre que des bribes de dialogues et de monologues, de sorte que To the Wonder n'a à offrir que la répétition de scènes certes différentes les unes des autres, mais formellement répétitives".


mais cela n'en reste pas moins une limite majeure du film. car en dehors de ce qui est sur l'image... où sont les rapports? Nulle part, pour un film qui ne devrait traiter que de ça. Quelle que soient la joie et la beauté acquise ou perdue, le film porte sur où en sont les personnages de cette beauté et de cette joie -voir où ils n'en sont pas s'il se perdent sur cette route. Mais non, il n'y a que ce qu'on voit.

tout cela est bien regrettable parce que le film offrait l'occasion de faire quelque chose avec l'amour, notamment par son atemporalité. En dehors du découpage des scènes, la construction de l'ensemble -son aspect répétitif aussi- pourrait lui conférer une temporalité unique- même une atemporalité. et le filme se joue entièrement dans cette atemporalité, et plus encore d'une arythmie. Malick semble trouver la temporalité propre de la relation et il est très regrettable que ce soit celle d'une publicité. Dommage que ce soit filmé si superficiellement -chose étonnante d'ailleurs tant il ne filme pourtant pas plus mal que dans la ligne rouge... qui lui est particulièrement bien filmé.


j'oubliais :

"Il n'est personne, aujourd'hui, de vraiment cultivé, pour parler de la beauté d'un coucher de soleil". (Oscar Wilde). pardon je n'ai cessé d'y penser pendant le film.
_________________
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Trollope
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MessagePosté le: Sam Mar 23, 2013 12:47    Sujet du message: Répondre en citant

borges a écrit:
on se marre en se demandant s'il ne faudrait pas plutôt rigoler.

L'avis de wilde est sans doute important, mais il faudrait plutôt se demander ce qui pousse un homme d'une culture qu'on imaginer infiniment supérieure à celle de tous nos amis enculturés réunis (exposant 1000) à filmer des coucher de soleil...


Plus cuistre tu meurs. D'un côté vénération complètement niaise des auteurs et mépris qui se veut souverain de l'autre.
Il est difficile de juger de la culture de Malick en voyant ses films. C'est un américain, il y a un mot en anglais pour situer ses films dans la culture (bien qu'on répète que ces catégories deviennent de plus en plus confuses), c'est middlebrow.
Ensuite, comme chez Tarantino, on peut juger de sa culture (on parle bien au sens mobilier du terme) au moins grâce aux bandes originales;
comme l'a fait remarquer quelqu'un, la bande originale d The Tree of Life, c'est du classique mainstream qui peut être très rebutant. Cela dit, tu peux kiffer, c'est ton droit le plus entier.

Citation:
And the awful wailing Lacrimosa by Zbigniew Preisner (as far as soundtracks go, this is MOR Classic FM-friendly stuff




borges a écrit:
-comme si Malick pouvait ignorer ce genre de choses; il est le traducteur d'un texte de Heidegger, où il est dit très simplement que nous n'avons accès à la nature qu'à travers un monde (et nos tonalités affectives); la nature elle-même n'existe pas, un des modes par lesquels advient le monde, c'est l'art...


Conneries- mais bien sûr tu ne pouvais pas t'empêcher de mentionner que Malick avait quelque chose à voir avec Heidegger, qui est un peu la scie des critiques comme tu le fais remarquer un peu plus bas. On peut espérer que ça va se calmer, maintenant qu'il devient prolifique.

borges a écrit:
-Dans leurs critiques de "badlands", Pauline Kael et d'autres avaient reproché à Malick (dont on rappelait sans cesse le statut universitaire prestigieux, Harvard, la Bourse Rhodes, Oxford...) de se foutre de la gueule des pauvres gens sans éducation, ces provinciaux débiles qui lisent des magazines de cinéma, écoutent des chansonnettes, lisent le "National Geographic" (Kit sur son arbre), rêvent de pyramides, se trimballent avec des tableaux d'une horreur kitsch qu'ils prennent pour de la beauté. A en croire P.K., pour Malick, le crime de holly et kit, ce n'est pas leurs tueries, mais leur mauvais goût; A partir de "days of heaven", étrangement, le super intellectuel élitiste devient lui-même le cinéaste du mauvais goût, du kitsch, de la publicité...


Un peu de précision ne ferait pas de mal. Jamais réussi à mettre la main sur cette
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Kuni l'hungus
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MessagePosté le: Sam Mar 23, 2013 13:26    Sujet du message: Répondre en citant

Très jolie superficialité, Borges. Tu continues de tout tourner au plus plat pour te donner des airs critiques et analyste lorsque tu inventes l'eau chaude, sauf que l'usage que tu fais de ma citation est totalement contraire au mien. Comme si j'avais laissé entendre que Malick pouvait l'ignorer ou ne s'en tapait pas, comme si j'avais prétendu que filmer des couchers de soleil était faire preuve d'inculture.
D'ailleurs la citation n'aurait justement aucun intérêt si elle accusait Malick de l'ignorer. A quoi bon reprocher à quelqu'un ce qu'il ignore? C'est con.

Aussi, "parler de la beauté des couchers de soleil" et "filmer des couchers de soleil", ce n'est pas forcément équivalent (j'ai par exemple indiqué aimer ce qu'en fait Korine). Mais si j'ai repensé à cette phrase de Wilde, et si je l'ai incluse dans mon texte, c'est parce qu'elle résonne avec l'idée, défendue dans mon texte, qu'il n'y a, sur les images de Malick, que ce qui est filmé, et un coucher de soleil n'y serait beau que parce qu'il est un coucher de soleil. En cela d'ailleurs je dis exactement le contraire de supercool, Malick filme comme si le soleil ou la fleur ou la nature existaient déjà.

L'important n'est pas de savoir si Malick sait cela ou s'il y accorde une importance, mais de détérminer si le fait que la beauté artistique soit première par rapport à une prétendue beauté naturelle ressort dans son film; éventuellement, de voir si ce dernier est capable de faire ressortir une beauté qui existerait déjà. On est au cinéma. L'important c'est pas de savoir "ce qui pousse untel à filmer ceci" -pas plus qu'il est en quoi que ce soit important que Malick filme ceci ou cela- mais ce que dit sa manière de les filmer. On s'en fout de ce qui est filmé, l'important est ce qui en est fait.


Quand j'écris sur un film je me fous de la vie de son auteur, parce qu'il peut avoir raté quelque chose même s'il "sait", ou tente, ou veut faire quoi que ce soit

Citation:
A partir de "days of heaven", étrangement, le super intellectuel élitiste devient lui-même le cinéaste du mauvais goût, du kitsch, de la publicité...



Ceci pourrait être intéressant par contre (dans l'hypothèse où la vie et lesl connaissances de Malick nous importeraient) - du coup on s'y accorde. Peut-être as-tu une idée du pourquoi? J'ai aussi une hypothèse là dessus, même s'il ne peut ignorer un texte ultra vu et revu.
-il n'en reste pas moins que Malick ne sait pas faire de son kitsch quelque chose de beau-en faisant apparaître quelque chose.

Donc...

Citation:
-Et si Malick, étant très au-delà, s'en tapait du jugement des gens cultivés...


Ca ne changerait rien au fait que Malick, dans sa manière de filmer, se révèle très en dessous des implications de cette phrase (peu importe qu'il les connaisse ou qu'il les ignore). Et dans cette phrase, ce qui importe ce n'est pas le jugement des gens cultivés, mais le fait que lorsque Wilde écrit cela, plus que d'émettre un jugement pédant sur la culture de quiconque, il signifie qu'en elle-même, la présentation d'un coucher de soleil n'a plus de beauté à révéler.

Qui en a quoi que ce soit à foutre du jugement des gens cultivés? Et tiens, toi qui aimes à parler des auteurs et te poser des questions sur leur rapport à ce qu'ils écrivent ("Espèce d'idiot, comment peux-tu croire que Malick qui traduit Heidegger, ignorerait cela? lui qui a traduit un texte qui signifie grosso merdo la même chose? T'es vraiment con hein tu te poses pas de questions).", j'en ai une pour toi : comment penser qu'un type comme Wilde, qui a passé sa vie à se foutre de la gueule de ceux qui se la racontent avec leur culture, émettrait un jugement sur le provincialisme?
Mais alors quelle est la valeur de ces lignes?????

On se marre en se demandant plutôt s'il ne faudrait pas rigoler...


La question à se poser devant une telle phrase n'est pas :"qu'est ce qui est provincialisme pour Wilde?", mais "que signifie pour Wilde d'affirmer que parler de la beauté d'un coucher de soleil est provincialisme"?
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MessagePosté le: Sam Mar 23, 2013 21:18    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Day One: Sitting in the living room of Pauline Kael’s home in western Massachusetts, I asked her if editors ever pressured her about her movie reviews. She described an encounter with The New Yorker’s legendary editor, William Shawn. After Shawn read her pan of Terrence Malick’s movie Badlands, he said, “I guess you didn’t know that Terry is like a son to me.”


Pas lu la critique de Badlands, elle n'est pas dans les livres de Kael que j'ai bizaremment; donc tout ce que je sais, c'est qu'elle a dit que Badlands était "un arbre de noël sur lequel on peut attacher toutes les métaphores qu'on veut."
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Trollope
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MessagePosté le: Ven Avr 12, 2013 14:54    Sujet du message: Répondre en citant

Borges a écrit:
Trollope, qui essaye de discuter avec les grands; c'est méritant, mais que lui dire?


Il ne s'agit pas de discuter avec les grands, mais juste de dire que ça me paraît faible de départager entre cultivés et pas cultivés, en avançant la culture supposée de Malick pour finir par dire qu'il se fiche probablement des gens cultivés
- en oubliant de dire que le public de Malick est ce qu'il est- les gens qui aiment Malick sont surtout des "cinéphiles", c'est-à-dire les gens les moins cultivés qui soient.
La notion de culture étant de toute façon très labile, comme dirait l'autre huluberlu. Il n'en reste pas moins que Malick a des goûts de chiotte en musique.

Borges a écrit:
si tu veux lire le texte de Pauline Kael, c'est dans "chroniques américaines"; tu trouveras facilement les pages, je crois; y a un index, pour t'aider;


Le niveau de ton ironie m'effraie.

Sinon, j'ai déjà dit que la bande-annonce du Malick me fait penser à celle-ci.
Le pire cinéma américain, en somme.
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Trollope
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MessagePosté le: Dim Avr 28, 2013 16:44    Sujet du message: Répondre en citant



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Trollope
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MessagePosté le: Dim Avr 28, 2013 18:18    Sujet du message: Répondre en citant

d'après allocine, voilà ce qu'on pouvait lire dans le nouvel observateur sur le film :

Citation:
Il n'y a que [Terrence Malick] (...) pour faire de chaque plan un enjeu de mise en scène, un questionnement de cinéma, et souvent c'est fascinant.


C'est complètement à côté de la plaque. Chaque plan un enjeu de mise en scène? Le film est fait de manière complètement aléatoire sur le mode de "oh, un trisomique", "oh telle chose", j'ai rarement vu une mise en scène aussi pauvre à vrai dire; ça me fait penser à mes propres essais avec une caméra.

Suis-je le seul à penser sinon qu'Olga Kurylenko est stupide de faire la vaiselle à la main avant de la mettre dans la machine à laver?
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