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Trois mondes (Catherine Corsini,2012)

 
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Hello--Kitty
dans le coma profond


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MessagePosté le: Mar Déc 04, 2012 11:17    Sujet du message: Trois mondes (Catherine Corsini,2012) Répondre en citant



Al (Raphaël Personnaz), dont la maman était femme de ménage, s'apprête à épouser la fille du patron et de succéder à celui-ci à la direction de la concession automobile. C'est la réussite. Mais une nuit de beuverie, il renverse avec sa voiture un Moldave qui passait par là. Pris de panique et poussé par ses copains, il fuit. Mais une femme qui aime se mêler des affaires des autres, Juliette (Clotilde Hesme), a vu l'accident depuis son balcon. Choquée, elle va soutenir la femme de l'accidenté, Vera. Incapable de dénoncer Al, elle va servir de courroie de transmission entre le chauffard honteux et la sans-papier en colère.


Le monsieur qui a présenté le film (Laurent Heynemann ?) a dit qu'il ne l'avait pas encore vu et qu'il se contenterait donc de dire que Catherine Corsini est une merveilleuse directrice d'actrice. Deux heures et trois mondes plus tard, on imagine qu'il a dû revoir son jugement après s'être enfilé la prestation calamiteuse de Clotilde Hesme dont la mine pâle, le maintien voûté et le regard tremblant expriment mal ce qu'on imagine être une "fébrilité intense". Il a dû aussi se demander ce qui est passé par la tête de Catherine Corsini quand elle a décidé d'affubler Adèle Haenel d'un chemisier indigo moiré (du satin?!). D'une manière générale, la plupart des acteurs du film semblent débarquer dans le plan avec la conviction qu'ils nous jouent un Grand Drame Humain. Seul Reda Kateb a l'air de ne pas trop se prendre la tête, et ses scènes passeraient mieux s'il n'était pas condamné à jouer cinq ou six fois de suite la même situation.

Trois mondes est donc un de ses bons gros navets où la fortune du sympathique héros rencontre le coup du sort (un accident, un fait divers, une dette), ce qui engendre une brassée de dilemmes moraux que le film prend le temps d'exploiter: dois-je le dire à ma femme ? à mon beau-père ? est-ce que je ne ferais pas mieux d'alerter la police ? et si je piquais dans la caisse pour racheter ma faute ? Le décor de concession automobile n'est d'ailleurs pas sans rappeler Blanc comme neige de Christophe Blanc, film jumeau de celui de Corsini mais qui plongeait plus volontiers dans le thriller et moins dans le fait de société. Car ici les sujets se succèdent avec la même rapidité que dans "Le Grand Huit" de Laurence Ferrari : la calvaire du témoin, la question de la dénonciation, la rédemption opposée au remboursement, les sans-papiers, le don d'organes, l'engagement amoureux, l'adultère sans lendemain...

Je ne sais pas si vous avez remarqué mais dans ces films il y a toujours un moment "fort" où l'on a le plan du héros ou de l'héroïne, en voiture, de profil, qui roule les yeux hagards, en plein tourment, pendant que la musique envoie les cordes graves (ou "Femmes je vous aime" de Julien Clerc dans le cas d'A perdre la raison de Joachim Lafosse).

Bref. Le scénario tricote comme il peut les trajectoires de ses trois personnages qui ont chacun leurs raisons, les nobles et les pas nobles. Quand les dialogues ne sont pas quelconques, ils sonnent comme de gênantes explications du grand sujet que le film entend traiter. Exemple 1, l'ambulancier (ou le flic, je ne sais plus) à Juliette sur les lieux de l'accident: "C'est un choc pour tout le monde, vous savez." Aïe. Effet stabylo garanti. Exemple 2, le compagnon de Juliette (Laurent Capelluto), enthousiaste pendant son cours de philo: "La mort est la seule chose que je ne peux pas offrir à l'autre !"

Le pire du film: une scène d'amour ridicule, sans motivation, qui prouve bien que la cohérence des personnages importe moins à Corsini que la mécanique oppressive du récit (ils n'ont qu'à baiser, ça les foutra encore plus dans le merde). Le meilleur: Arta Dobroshi, actrice kosovare qui fut la Lorna des Dardenne, et dont le jeu précis donne parfois de grands coups de fouet à ce film mou.

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