Hello--Kitty dans le coma profond

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Posté le: Mer Jan 04, 2012 20:00 Sujet du message: Monsieur Papa (Kad Merad, 2011) |
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Robert (Kad Merad), un type popote mais organisé et attachant, est engagé par une executive woman en galère (Michèle Laroque) pour jouer un rôle particulier auprès de son fils de douze ans: celui du père explorateur qu'il n'a jamais connu.
J'ai envie de défendre un tout petit peu ce film. Je le défendrais d'abord parce qu'il y a deux idées de scénario qui me plaisent, et qui se rejoignent :
1) On nous révèle très vite (au bout de 30 minutes) que le petit garçon n'est pas dupe et qu'il sait très bien que Kad Merad n'est pas son papa. On voit alors les scènes sous un angle nouveau: elles exploitent non pas le bonheur de renouer avec des racines mais le plaisir partagé d'inventer un lien fictif. C'est assez moderne.
2) Le fils se découvre les mêmes prédispositions que son faux père (au rugby, c'est un mauvais plaqueur mais il a une botte exceptionnelle). Bref, là encore, ils s'inventent un atavisme, ils font confiance, disons, aux forces de l'imagination.
Cette façon de tenir à la fois la fiction et le mélodrame (finalement assez bien résumé dans le titre "Monsieur Papa") constitue la bonne surprise du film.
Une autre chose assez jolie: Kad Merad joue un type qui propose des services de repassage aux habitants de son immeuble du XIIIème arrondissement de Paris. Par ailleurs, le mercredi, il encadre des entraînements de rugby avec les enfants du quartier. Cela donne quelques scènes qui, si elles sont assez improbables (on ne peut pas jouer au ballon sur un terrain aussi ouvert), ne sont pas laides, loin de là. Au lieu de s'exiler en banlieue, le film essaie ainsi de faire exister (avec plus ou moins d'adresse, c'est vrai) ce quartier de Paris qui n'est pas souvent filmé: HLM dépareillées des années 70 qui mangent le ciel, grandes dalles devant les immeubles, petits repas en terrasse et en solitaire devant chez Tang Frères, voisine chinoise dont l'élégance passe au ralenti comme dans un souvenir de Wong Kar Wai...
Tout ce qui est autour du noyau dur de l'histoire (le boulot de la mère avec l'affreux Vincent Perez, les amis de la mère qui essaient de la maquer) est dénué d'intérêt et traité sans finesse.
Kad Merad freine des quatre fers et essaie d'incarner son Robert avec sobriété et un drôle de mélange de raideur et de décontraction. Laroque est assez nulle. On imagine quelquefois un autre casting qui aurait permis de proposer un film tout aussi grand public mais peut-être un poil plus subtil (mettons Elsa Zylbertsein et Sergi Lopez).
3/6 _________________ Personne nous piquera Kitty! Il est à nous désormais. Il va falloir raquer cher pour un transfert , ne serait-ce que d'un post. Kitty, mon jouet star de Noël. |
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