Les jolies chansons de papa

[Carton]

[Carton]

Oui, mais y'a Michal de la Starac qui me l'avait déglingué à une époque (tout comme ils ont bien flingué "Aimer à perdre la raison" de Ferrat).
_________________
La Quadrature

[Carton]

Même pas de ma faute, c'est mon super marché qui me l'imposait.
On subit des trucs là dedans c'est quelque chose.
_________________
La Quadrature

[Carton]

Gilles Vigneault, il chantait en français mais je comprenais rien. Qu'est ce que ça pouvait bien être la manikoutai ? En tout cas pour moi ça avait de la gueule, les arrangements, l'intensité du gars...

http://www.youtube.com/watch?v=fbLo3vvl0MM

Très heureux par la suite de le retrouver dans les films de Podalidès. Dans les bonus du Parfum de la dame en noir, il chante lors du dernier jour de tournage, l'équipe reprend en chœur avec lui, les techniciens improvisent une lumière et un cadre, le soleil se couche, c'est très touchant.
_________________
La Quadrature

[Mathurine]

Comme demandé je vous chronique ce disque intitulé Le jugement dernier, (PAN classic 2003) qui rassemble plusieurs pièces hétéroclites de Marc-Antoine Charpentier ayant pour vague point commun ce thème eschatologique.

Pour présenter Charpentier, il s'agit d'un musicien pleinement baroque, du Baroque français. Contemporain de Lully (à peine plus tardif, 1643-1704), il aura fait le trajet inverse, Lully florentin immigré en France, Charpentier parisien s'expatriant à Rome pour se former (mais lui chez les jésuites). A son retour il entrera au service de Marie de Lorraine, cousine de Louis XIV, dite « Mademoiselle de Guise ». A son service mais pas comme maître de musique, disons qu'il sera de son entourage. Beaucoup d'œuvres seront de commande pour elle, y compris le religieux. Esquissons un parcours musical : il aura composé des pièces profanes (de la musique pour les pièces de Molière, quelques opéras après la mort de Lully), mais on peut parler d'un échec public de sa musique profane. Sa production sera donc surtout religieuse (plus de 400 pièces) compilées par le compositeur lui-même dans ses meslanges. Il travaille, toujours, pour les jésuites. Gardons à l'esprit que la composition est surtout évènementielle, on fait une pièce pour une messe importante du calendrier chrétien à venir, ce qui fait qu'on peut avoir des pièces qui se ressemblent très fortement, des variations de forme dans l'urgence, bref de la messe baroque, des oratorios, au moins habiles mais pas toujours des merveilles.

Vous connaissez forcément la musique de Charpentier malgré vous, car le prélude de son infect - je n'ai jamais réussi à l'écouter en entier - Te Deum a servi de générique à l'Eurovision.

La « réhabilitation » de la musique de Charpentier comme chef-d'œuvre baroque date des années 1950 à 80, notamment avec William Christie (Mitterrand...) un livre de Catherine Cessac, Marc-Antoine Charpentier, Fayard, 1988, mais dès 1974 il y a un livre de James R.Anthony, La musique en France à l'époque baroque, de Beaujoyeulx à Rameau(Flammarion, collection Harmoniques), qui offre déjà une large place à Charpentier.

Alors ce disque n'est pas un enregistrement très réputé de Charpentier. Son œuvre (enregistrée) aura surtout été interprétée par le chœur des Arts Florissants – du nom d'une de ses pièces – sous la direction de William Christie donc. Je peux aussi recommander l'enregistrement des antiennes « O » de l'avent (composées pour les vêpres précédent noël), c'est chez Harmonia Mundi.

Enfin je tire la plupart des informations que je vous donne ici des livrets de différents disques.

Pour cet enregistrement, je crois que c'est clairement mon préféré de tout ce que j'ai pu écouter de Charpentier. Les chœurs sont magnifiques, sobres, aucun soliste ne dépareille vraiment cet ensemble choral (11 chanteurs). Une très belle rondeur des voix est rendue par un enregistrement subtil, assez peu profond et se focalisant plutôt sur les aigus. Du côté de l'orchestration, je suis un peu plus dubitative, disons que je ne sais pas si elle est bien canonique. Par exemple sur le Motet pour les trépassés, j'apprécie la basse continue au théorbe, même si elle joue ici un rôle discutable de sorte de crécelle centrale désordonnant franchement les harmonies des chœurs, de l'orgue et des violes. Enfin cet enregistrement s'est fait en 2002 à l'abbaye de Fontmorigny, sous la direction de Graham O'Reilly, qui a l'air de s'y connaître en musique Baroque donc...

Il y a deux pièces dont j'adule chaque seconde, d'ailleurs c'est bien simple il suffit que j'écoute l'une ou l'autre et je me retrouve à sangloter comme une idiote.

D'abord ce Motet pour les trépassés:
http://www.youtube.com/watch?v=v28bAZxxNX8

Je vous recopie les paroles, paraphrases du livre de Job (7 v16, 13 v24, 19 v.21, 30 v.21 etc.), le passage de la bible sans doute le plus « poétique » ou « imagé » sur le jugement de Dieu – une série de monologues en vers.

Prélude
Miseremini mei, saltem vos amici mei
quia manus Domini tetigit me
Hei, mihi Domine,
usquequo non parcis mihi,
nec dimittis me ut glutiam salivam meam ?
Hei mihi Domine,
quare posuisti me contrarium tibi
et factus sum mihimet ipsi gravis ?
Miseremini mei, saltem vos amici mei
quia manus Domini tetigit me

Ritournelle
Ah ! Poenis crucior nimis asperis
ah ! Flammis uror nimis acribus,
quando dabis mihi solatium ?
Quando dabis mihi refrigerium ?
Ah ! Domine, mutatus es mihi in crudelem.

Soit pour une traduction française :
Prélude
Prenez pitié de moi, au moins vous, mes amis,
car la main du seigneur m'a touché.
Hélas, mon dieu,
jusqu'à quand m'éprouveras-tu ,
sans me laisser le temps d'avaler ma salive ?
Hélas, mon dieu,
pourquoi caches-tu ton visage,
et pourquoi me juges-tu ton ennemi ?
Hélas, mon Dieu,
pourquoi m'as-tu dressé contre toi ?
Pourquoi suis-je à moi-même devenu un fardeau ?
Prenez pitié de moi, au moins vous, mes amis,
car la main du seigneur m'a touché.

Ritournelle
Ah, je suis déchiré de peines trop affreuses,
ah, je suis dévoré de flammes trop vives.
Quand m'apporteras-tu un peu de réconfort ?
Quand m'apporteras-tu la fraîcheur bienfaisante ?
Ah, Seigneur, tu es devenu cruel envers moi.

Et pour finir sur une note disons moins dramatique (de la plainte à la supplique) , il y a cette autre pièce merveilleuse, acmé de la musique Baroque, le Prélude pour Orgue et Salve Regina pour trois chœurs . Enfin un ami vous l'a mis en ligne. Tenter de décrire l'infinie richesse de cette musique est vain, je vais plutôt chercher un autre mouchoir.

http://www.youtube.com/watch?v=AkDPgg2RloM
_________________
Le Cygne et le Rat inséparables compagnons d'Apollon.

[Baldanders]

[Tiny]

the ultimate.

[Trollope]

Je crois que la chanson est appropriée (cf le topic).

[Alexia]

Anne Sylvestre, bizarrement, me revient en mémoire:

http://www.youtube.com/watch?v=qd8ol12XxGY

Curieuse voix, curieuses inflexions... une aînée la chantait souvent "Fille folle amante du vent...Méfie toi, qui aime le vent engendre la tempête..." j'aimais cette poésie simple.
Elle devait incarner l'image que je me faisait d'une "femme libre".
_________________
Thalatta!Thalatta!

[enculetom]

Ah ça me rappelle un bout d'émission entendu sur France Inter je sais plus quelle nuit. Etait invitée une chanteuse française à la con qui marmonnait des textes teubés nostalgiques de l'école primaire (ou maternelle, vu le niveau).
Puis le présentateur de conclure :
- Cette musique, c'est tout ce qu'on aime, c'est frais, c'est pur, c'est Prévert.
- C'est la vie, ajouta la chanteuse moisie.

[Alexia]

Moui, Prévert et Kosma, chanté par Mouloudji (par exemple), jamais réussi à aimer ça en fait.
_________________
Thalatta!Thalatta!

[Trollope]

La subversion.

[Alexia]

(Rrôhhh, les chieurs..)

La voix.
_________________
Thalatta!Thalatta!

[Trollope]

Je ne sais pas à qui ma remarque s'adressait ni vraiment ce qu'elle était censée vouloir dire. J'aime beaucoup "Marie" de Anne Sylvestre sinon.