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Oxyure
dans le coma profond


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MessagePosté le: Dim Mai 23, 2010 11:47    Sujet du message: Répondre en citant

TRÔBÔ !

On commande ?
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Oxyure. Joue la carte Cow-Boyienn​e de l'obsession

"Liber sed fidelis"
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MessagePosté le: Dim Mai 23, 2010 11:49    Sujet du message: Répondre en citant

Ouais mais faut écrire le chèque, écrire sur l'enveloppe, l'envoyer, autant d'étapes qui font que c'est foutu d'avance.
Au fait la souscription c'est jusqu'au 5 juin. après c'est en librairie pour 10€.
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Oxyure
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MessagePosté le: Dim Mai 23, 2010 11:49    Sujet du message: Répondre en citant

Et sinon, j'ai choppé ça vendredi :



Tendance porno-rigolo.
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Oxyure. Joue la carte Cow-Boyienn​e de l'obsession

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MessagePosté le: Dim Mai 23, 2010 12:38    Sujet du message: Répondre en citant

Bin justement c'est sur en réaction à ce genre de BD que Porno Crade s'est constitué.

Cela dit, Comtesse c'est pas mal quand même. Y'avait des trucs intéressants sur BD Cul. (la couv' est affreuse par contre, le logo est immonde, c'est genre on fait du porno mais pas pour de vrai, c'est ironique, la preuve notre logo est kitsch à mort. En plus ça colle pas avec l'esprit de la plupart des BD qui étaient faites pour le site (et je viens de voir qu'ils ont fermé le site pour pouvoir mieux sortir les pages en livre et faire payer. C'est nul))
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MessagePosté le: Lun Juin 21, 2010 18:23    Sujet du message: Répondre en citant



CONEY ISLAND BABY de Nine Antico, chez L’Association.

Alors c’est pas exactement un livre pornographique, plutôt un livre autour de la pornographie. Nine Antico raconte en montage alterné la vie de l’actrice porno Linda Lovelace et celle de la pin up Bettie Page. Le tout raconté par Hugh Hefner. Le sexe est donc au centre du récit, mais pas le sexe en tant qu’activité, plutôt en tant que mode de vie, la pornographie comme microcosme, une description du métier dans un contexte précis (les années 50 et les années 70). Du coup, si le dessin n’hésite pas à représenter la chose sans gène, il n’est jamais question d’érotisme ni même vraiment de plaisir, juste d’une chose que l’on fait. De ce point de vue le dessin peut être froid, voir un peu rigide (pudique ?), jamais dans la sensualité des corps alors même que le trait en lui-même n’en est pas exempt (de sensualité).
Il n’est pas non plus question de morale (ou alors lointainement), et si la représentation du sexe n’est pas chaleureuse, elle évite aussi d’y mettre une quelconque valeur. Distance du regard plutôt bienvenue, puisqu’en refusant et l’érotisme et la question morale, le sexe en devient à la fois un acte plat et un mystère. Qu’est ce qu’il se passe dans la tête et dans le corps de ces femmes à ce moment là ? Quelle place ça prend dans leur vie réellement alors même que c’est leur activité principale ? Nine Antico n’y répond pas, restant dans ces scènes là au niveau factuel, voir même technique.



Le mystère de la pornographie en tant que métier devient alors le mystère d’une vie, de deux vies, puisque les deux héroïnes partagent aussi un moment de rupture, un basculement qui fait que chacune abandonne l’industrie du sexe pour ce qui pourrait en être l’opposé : Le féminisme militant pour l’une, et la religion pour l’autre. Ce renoncement/reniement restera inexpliqué, éclairant de manière trouble les carrières passées des deux égéries. Alors même qu’il nous semblait qu’elles étaient les symboles d’une libération des mœurs, impossible de savoir où fut le plaisir, où fut le geste politique, où fut l’aliénation.
La narration du livre à la fois moderne à l’intérieur des séquences (entremêlement des textes et des images parfois osé) et classique dans sa structure globale, creuse petit à petit l’énigme des deux parcours, et ce qui nous semblait un chemin tout tracé au départ apparait comme quelque chose d’insaisissable.
La force du trait d’Antico est de trouver la juste mesure entre une représentation photographique et quelque chose de plus indistinct, souvent un vide à la place d’une bouche, un visage qui ne se ferme pas, des contours qui laissent la place au blanc de la page, et c’est comme le souvenir à la fois précis et flou du narrateur, une image du passé qui ne remonte pas complètement à la mémoire.
Ce dessin jamais bouclé, c’est aussi la belle béance du sens du récit en forme de conte moral qui ne veut pas se livrer complètement.
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Zahad le rouge
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MessagePosté le: Lun Juin 21, 2010 19:19    Sujet du message: Répondre en citant

wé chouette bouquin Smile
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Oxyure
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MessagePosté le: Lun Sep 20, 2010 7:14    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, je plussois Jiko une fois de plus (Non, je ne suis pas un vendu).

Dans mon Top de l'année.

Album magnifique et incontournable.

(et un petit up discret pour ce topic par la même)
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"Liber sed fidelis"
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MessagePosté le: Lun Sep 20, 2010 8:33    Sujet du message: Répondre en citant

Ah oui d'ailleurs je te rappelle :

Oxyure a écrit:
L'île Panorama bientôt chroniquée dans la "Bibliotheque Pornographique".


Faut pas croire que j'oublie ce genre de promesses...
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MessagePosté le: Sam Oct 16, 2010 21:52    Sujet du message: Répondre en citant



BIRDLAND de Gilbert Hernandez, chez Eros Graphic Albums.

Le sexe irrigue toute l’œuvre de Gilbert Hernandez (dont je parle ici par exemple : http://forum.plan-sequence.com/bon-parlons-bien-parlons-t332-1380.html), et parfois de manière très frontale. Qu’il fasse un livre porno n’est pas franchement une surprise, c’est même quelque part la matérialisation de quelque chose qui court tout le long de ses livres. Au fond, Gilbert Hernandez travaille à partir de formes populaires « vulgaires » comme la télénovela ou la série B (polar, fantastique). A partir de là, il a toujours su, sans renier cet aspect, creuser des récits et des personnages d’une très grande beauté, étendus sur plus de 30 ans aujourd’hui.
Là, l’histoire se situe en marge de sa grande œuvre Palomar, mais on peut noter que quelques personnages y apparaissent quand même (comme l’incroyable Fritz par exemple), il s’agit donc d’une sorte de réalité parallèle, qui n’entre pas dans la chronologie de Palomar mais qui en est en quelque sorte un écho.

On parle ici d’un vrai porno, crade et cru, complètement débridé, où ça baise dans pratiquement toutes les pages, de manière acrobatique et inventive, dans toutes les combinaisons de personnages et de position possible. L’histoire est pratiquement inexistante et c’est comme la chronique du quotidien d’une poignée d’individus qui se croisent au hasard, et niquent systématiquement. Gilbert Hernandez n’a pas peur du grotesque et une telle débauche de sexe est assez impressionnante, voire submerge le lecteur qui pourrait bien étouffer devant autant de sexes moites et turgescents proches de l’hystérie.




Mais voilà, l’art d’Hernandez est grand et magnifique, et il réussit ce tour de force de rendre son livre passionnant de bout en bout. Tout d’abord dans son art du montage et de l’ellipse, une science de la narration qui penche inexorablement vers quelque chose de poétique. Hernandez en fait ne fait qu'acter l'idée qu'un récit pornographique est avant tout l'expression d'un fantasme, ou un travail sur le fantasme. Alors qu'aujourd'hui le genre pornographique tire de plus en plus vers l'idée d'un certain réalisme, Birdland au contraire fonce complètement dans le sens opposé et creuse avant tout la part débridée et surnaturelle de la fiction porno.

Petit à petit, l’étrange et le fantastique s’imposent dans l’histoire, jusqu’à devenir une succession de moments abstraits et de rimes narratives, on se retrouve projeté à l’aube des temps, puis dans le futur, puis les personnages échangent leurs sexes, perdent la mémoire, rêvent, se réveillent, les tableaux de famille s’animent pour baiser à leur tour, le langage disparait et renait dans des modalités farfelues, et tout ça parvient à mélanger absurde, ridicule, surréalisme, mysticisme et mythologie, voire amour intemporel et immortel. Il y a alors une verve et une énergie qui parcours le livre, un rythme effréné qui s'emballe à mesure qu'on avance dans l'histoire et que l'onirisme prend ses droits.



Loin d’être une œuvre mineure, Birdland est un jalon important du travail d’Hernandez, comme la concrétisation d’un courant souterrain de ses récits qui ici explose de manière joyeuse et magistrale.
Ce livre est une sorte de dérapage contrôlé, effectué avec art, humour et beauté.


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Dernière édition par Carton le Mar Jan 24, 2012 12:07; édité 1 fois
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MessagePosté le: Lun Oct 18, 2010 6:56    Sujet du message: Répondre en citant

Tro bô !!!

Je suis ultön jaloux !

GRF obligé cette semaine pour que tu me le prêtes !!!!

Spoiler:

je suis (déjà) tout excité !!!


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MessagePosté le: Ven Oct 29, 2010 21:36    Sujet du message: Répondre en citant


La Chenille, de Suehiro MARUO

"Lorsque Tokiko retrouve son mari, rapatrié après avoir été grièvement blessé au combat, il n'est plus qu'un homme-tronc : le lieutenant Sunaga a perdu bras et jambes et ses blessures l'ont rendu sourd-muet. Condamnée à vivre recluse avec lui, Tokiko va peu à peu se noyer dans les plaisirs de la chair, poussant la perversion de plus en plus loin, entre dégoût et fascination, jusqu'à commettre l'irréparable..."

Le meilleur MARUO que j'ai eu l'occasion de lire jusqu'ici... ma persévérence à enfin payé !

Mais je trouve pas d'extrait sur le web Sad

Dommage POUR VOUS !
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MessagePosté le: Ven Oct 29, 2010 22:52    Sujet du message: Répondre en citant

Faut pas chercher bien loin pourtant :

http://www.dailymotion.com/video/xd87hx_la-chenille-de-suehiro-maruo-et-edo_creation

Bon ça en dit pas très long non plus, mais enfin les dessins sont beaux.
J'aime bien Maruo.
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MessagePosté le: Mer Nov 24, 2010 20:41    Sujet du message: Répondre en citant

Et du coup j'enfonce le clou.



LA CHENILLE de Suehiro Maruo et Edogawa Rampo, chez Le Lézard Noir.

Il a été dit que l’univers de Maruo Suehiro était très proche du romancier Edogawa Rampo, auteur du début du XXeme siècle de polars, maître de l’eroguro (érotisme grotesque) et grand admirateur de Edgard Poe (d’où son pseudo en transcription phonétique du nom de l’auteur américain). On retrouvait déjà chez Maruo des citations des livres de l’écrivain, et une connivence dans l’univers, des nains, des freaks, des mutilés, et puis une première adaptation d’un livre de Rampo, L’Ile Panorama. En voici une deuxième, qui raconte, dans les années 20, la relation difficile entre une femme et son mari revenu de la guerre défiguré, sans bras, sans jambes, sourd et muet.



Déjà, il faut dire la force du dessin de Maruo, puissant, élégant, précis, sensuel, qui arrive à atteindre le lecteur profondément dans la seconde. C’est fou combien son dessin pourtant très détaillé, très réaliste, parvient à frapper au niveau de l’indicible, d’une sidération difficile à définir. Quelque chose de l’effroi, mais au-delà de la simple frontalité de son dessin. Bien que concret dans son trait, son univers touche à l’onirique (au cauchemar) et suscite un trouble poétique (il y a du Browning là dedans, à la fois clinique et romantique).
Un auteur parfait pour des sujets tels que le sexe et l’horreur, la déviance et les sentiments exacerbés. Dans ce livre, le monde bascule continuellement, et pourtant raccorde toujours avec un questionnement réel sur le corps, la société et la marge.



Dans La Chenille, c’est une colère sourde et un désenchantement constant autour de la guerre et des conventions sociales qui parcours le récit, une exploration des sentiments ambigus du couple qui passe par une affirmation des sens, du toucher en particulier, dernier lien entre l’homme et la femme. Lien scandaleux d’abord pour son aspect répugnant a priori, mais surtout pour une société japonaise qui refuse de prendre en charge le corps mutilé, qui préfère le laisser sur le côté, reclus, alors même qu’il fait mine de l’honorer, et qui a choisi de le penser sans vie, sans désir, déjà mort.
Maruo prend le contre-pied de ça et affirme ce corps désirant en pleines pages, l’expose rageusement et franchement, force le regard là où il serait de bon ton de le cacher. Son choix d’utiliser le style pornographique à ce moment là est complètement cohérent en tant que geste de révolte et de vie, et aussi comme exploration des limites et de la norme. Érotisme, grotesque, une idée politique du corps où la victime de la société refuse de disparaître complètement, se veut encore parcouru d’une énergie sexuelle primale (on dirait un enfant) et sophistiquée (goût de la mise en scène et du spectacle dans la scène de la banane).

Cette énergie presque animale qui parcourt le mutilé est la dernière expression possible de l’homme en tant qu’être humain, sa seule possibilité de dialogue (il faut voir la scène impressionnante où, jaloux, il se tord et saute dans tous les sens tel un poisson hors de l’eau, comme une danse du désespoir et de l’amour). La parole perdue, le contact se fait par des biais particulièrement érotiques, le toucher, le goût, la vue. Ainsi, la force du regard du personnage, le détail et l’attention que Maruo peut avoir dans le dessin de ces yeux, qui deviendront eux aussi l’enjeu d’un érotisme, puis d’une perte.
A la fin, une parole aura lieu, simple et bouleversante, et là où l’on croyait à un livre sur l’effroi, le morbide et la déviance, tout se transforme en un livre sur l’amour.
Maruo est un auteur de toute façon intéressant, mais il a peut être fait là son chef d’œuvre.
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