Rubber (Quentin Dupieux 2010)

[Kuni l'hungus]

Bon, critique assez foutraque pour un film assez foutraque, Rubber s'y prend peut-être un peu maladroitement et ne sait peut-être pas où il va.
Dès la première scène, c'est finalement trop didactique pour un truc assez simple, mais le discours permet d'éviter le problème, en rendant la didactique absurde.
Après vient cette double narration qui, contraiement à ce qu'on peut lire ici où là, n'a rien de gratuit, elle met vraiment en place quelque chose, de très classique certes, mais on est loin du foutage de gueule annoncé.
Tout ça pour arriver au film lui-même qui est une superbe fable enfantine et cruelle, avec des procédés rappelant les animations image par image ou pate à modeler d'enfance, cassant son image pour mieux la remettre en place avec cette histoire de coup de foudre. On est loin du nawakisme, et finalement, on est en face d'une histoire d'amour tout à fait classique, tendre et touchante de ce petit pneu, qui n'est qu'un pneu, et ne pourra jamais vivre sa différence.

En face de ça, des hommes qui ne savent pas comment regarder le réel en face d'eux qui se perdent entre l'acceptation, et le rejet du monde environnant.

Malheureusement, la fin est assez foutraque à partir de la scène du mannequin, car, s'il est vrai que les homes font n'importe quoi, j'ai cru que le film allait en jouer, mais non, il finit par croire en son nawakisme, et c'est dommage. Peut-être aurait-il été plus judicieux de continuer à jouer le sentiment avant le ressentiment, parce que la scène finale aurait pu y relever d'autre chose que du gag.

Ah, et puis je sais pas si on a le droit de jouer à filmer la fumée devant un charnier de pneu. Je me pose la question, cette fumée m'a dérangé.
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Independent Film!! You know it's like killing babies. [...] If you kill babies and you don't believe in it then that's bad. [...] You know, if you are killing babies and you believe in it, then you are doing something you believe in.

[Hello--Kitty]

Je n'ai trouvé ça ni "foutraque" (ça m'a semblé au contraire très ordonné) ni "maladroit" (ça m'a semblé au contraire assez maîtrisé dans les effets et le propos). "Une fable cruelle" m'aurait sans doute bien plu, mais cela suppose une naïveté et une prise de risques qui me semblent à l'opposé de ce mélange de je-m'en-foutisme poseur et de savoir-faire savamment exposé.

Les gens intelligents (comme doit l'être Quentin Dupieux) s'obstinent maintenant à faire des films non pas intelligents mais malins. D'un côté le pneu tueur, qui pourrait être seulement un pneu pour donner de l'absurde mais qui est en fait un pneu qui s'éveille à la vie (un pneu non pas magique mais anthropomorphique, méchant et désirant), se déplace grâce à des effets bien foutus qui tirent le film vers l'animation. De l'autre côté, le sketch sur les spectateurs dans le désert, leurs attentes et leur mauvais esprit, avance par à-coups. Cette partie-là est assommante. Le même gag du personnage qui avoue être un acteur jouant dans un film avant qu'un acolyte ne le rappelle à la fiction se répète à l'envi, comme dans le film d'Edouard Baer (Akoibon), autre type intelligent qui se torture et nous torture à vouloir faire le malin.

Par ailleurs, le générique de fin interminable en forme de bétisier (ou presque: disons à base de chutes) fait penser à Jean-Marie Poiré.

Bref: finalement, c'est totalement crétin, c'est-à-dire que c'est exactement ce que ça semble être de loin (un film à la con) tout en faisant semblant dans le détail de ne pas l'être (avec la séquence du mec qui vient face caméra nous lire la note d'intention du film: le fameux No reason).
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Personne nous piquera Kitty! Il est à nous désormais. Il va falloir raquer cher pour un transfert , ne serait-ce que d'un post. Kitty, mon jouet star de Noël.

[enculetom]

C'est fou on dirait du Crank 2. C'est drôle au moins ?

[Hello--Kitty]

[Kuni l'hungus]

C'est pas très drôle en fait. C'est drôle dans le décalage, au sens strict du terme, mais je trouve que Dupieux n'est pas tombé dans le piège d'en faire un truc comique, qui du coup, aurait complètement raté l'aspect romantique de la chose, et serait tombé dans le potache.
Après, sur le côté film-en -train-de-se faire-dans le film, j'ai vraiment pas trouvé ça "gag", parce que je l'ai vraiment prix au sérieux comme mode d'appréhension de l'irrationnel, comme un mode de dévoliement du système de protection de la rationalité. C'est peut-être pour ça qu'il se répète, et qu'il est si gros, ou qu'il tire sur de si grosses ficelles. Il apparait comme un truc répétitif et trop facile parce qu'il se dévoile comme tel, et dévoile les mécanismes rationnels comme tels.
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Independent Film!! You know it's like killing babies. [...] If you kill babies and you don't believe in it then that's bad. [...] You know, if you are killing babies and you believe in it, then you are doing something you believe in.

[Pipi]