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Inception (No man's lan - 2010)
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Carton
dans le coma profond


Inscrit le: 09 Fév 2010
Messages: 1952

MessagePosté le: Mar Juil 27, 2010 12:36    Sujet du message: Répondre en citant

Phèdre m’avait prévenu que c’était un « film de scénario », et je m’étais dis que c’était pas si grave, que le Dark Knight était aussi surtout du scénar et que c’était pas mal. En fait j’avais pas pris toute la dimension de ce que ça voulait dire.
Pour Inception, « film de scénario » ça signifierait en premier « film sans mise en scène ». Bon oui c’est mis en scène, c’est bien fait, y’a des choix forts très souvent, c’est singulier, on voit que c’est Nolan qui l’a fait et pas quelqu’un d’autre. Y’a même une belle scène de baston avec centre de gravité variable qui justifie à elle seule les quelques points de ma note. Mais j’ai trouvé ça étrangement désinvesti, il se passe très peu de chose pour moi dans le film qui m’a semblé être une succession de scènes où on attend que le film prenne. Je me suis dis que ça allait arriver, que le film allait devenir « présent », mais non, il est resté pour moi au niveau d’une mise en image du scénar, assez plate, jamais vibrant, jamais excitant. C’est très distancié, très froid, presque factuel (ce qui pourrait marcher mais qui fait un peu hiatus avec le sujet qui serait les fantasmes et la perte de contrôle. Ce niveau là n’est jamais réellement présent dans le film ailleurs que dans sa note d’intention).
Y’a pourtant des idées intéressantes, comme cette structure en énorme montage alterné qui casse pas mal la narration classique hollywoodienne, mais Nolan s’en sert d’une manière assez banale, un peu plan-plan, suggère le vertige mais de très loin.
Pour moi c’est un film peu habité, pas cérébral non plus, plutôt mécanique en fait, et du coup franchement chiant.

Le film ne m’a proposé que son histoire et son déroulement, et même là il m’a déplu. Dans ses détails (vision crétine du subconscient/inconscient (plutôt un délire sur des niveaux de réalité, et pourquoi pas, mais tout l’enrobage psycho-machin c’est risible), ou gag à répétition sur La Môme qui m’a fait marrer plusieurs fois) mais surtout dans son ensemble, une écriture qui s’avance comme complexe mais dont le résultat est assez superficiel. Aucun trouble sur la réalité ou les rêve, aucun intérêt (ni même l’idée de danger ou d’angoisse ou de mystère) pour ce qui est de cette histoire de culpabilité et de retour du refoulé (très belle idée pourtant ce fantôme qui parasite les rêves), et on croit un temps à une certaine profondeur alors que c’est juste un peu embrouillé. Ce que le film a à dire sur les rêves, les désirs et les traumatismes enfouis, c’est assez banal, et confus aussi (le statut du monde des rêves est toujours indécis dans le film, monde des possibles mais aussi des interdis dont on ne comprend pas quelles sont les limites et pourquoi, ça dépend de ce que le film a besoin pour continuer son histoire).
Pour moi un film grotesque et lourdingue, pas très bien filmé et inutilement alambiqué.

2/6

Spoiler:

Sinon, je dois dire que j’ai été très gêné par des éléments de scénario qui m’ont frappé. Ce fut évident assez rapidement que tout ce qu’on voyait était un rêve. L’insistance des personnages à demander à Cobb de se réveiller, sa manière à lui de toujours rappeler que l’inception est une idée fixe alors que lui-même ne démord pas de l’idée de revoir ses enfants, la manière qu’ont les mecs de mourir exactement comme dans le monde des rêves (pas de sang, ils tombent comme des pantins), cette ruelle qui se ressert inexplicablement comme un étaux sur Cobb, et puis surtout le montage qui semble faire commencer chaque scène un peu trop tard, sans transition, direct dans l’action, et qui nous donne envie de poser la question aux personnages « mais sais tu comment tu es venu là ? ».
Du coup j’ai passé tout le film à chercher les indices du twist que je pressentais, complètement accaparé par la recherche d’indices sans que jamais le film ne m’accroche autrement.
Ce qui m’a étonné c’est que c’est finalement pas un twist, plutôt une fin ouverte, un dernier plan seulement, presque une facilité à la Twilight Zone qui jette le doute sur tout le film un peu bêtement (parce que du coup c’est incompréhensible, où le rêve ? A quel moment ? A cause de qui ? Pourquoi ? On n’en sait rien et on peut partir dans toutes les hypothèses à peu de frais, réécrire le film à sa guise, ce qui pourrait faire croire à une profondeur du sens alors qu’en fait c’est juste encore un effet d’écriture, qui laisse le film à son état de proposition de scénario et qui ne semble pas chercher à tenir sur autre chose).


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La Quadrature
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Pipi
dans le coma profond


Inscrit le: 11 Mar 2010
Messages: 829

MessagePosté le: Mar Juil 27, 2010 12:55    Sujet du message: Répondre en citant

J'aime cette critique.
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Bite Astrale
dans le coma profond


Inscrit le: 02 Mar 2010
Messages: 1063

MessagePosté le: Mar Juil 27, 2010 13:57    Sujet du message: Répondre en citant

Tu fais pitié.
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Pipi
dans le coma profond


Inscrit le: 11 Mar 2010
Messages: 829

MessagePosté le: Mar Juil 27, 2010 14:06    Sujet du message: Répondre en citant

Bite Astrale a écrit:
Tu fais pitié.

Ce qui fait pitié, c'est ta réaction face au pitch du Kechiche.
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Bite Astrale
dans le coma profond


Inscrit le: 02 Mar 2010
Messages: 1063

MessagePosté le: Mar Juil 27, 2010 14:08    Sujet du message: Répondre en citant

Prout Man a écrit:
Bite Astrale a écrit:
Tu fais pitié.

Ce qui fait pitié, c'est ta réaction face au pitch du Kechiche.

Mais lol.
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Pipi
dans le coma profond


Inscrit le: 11 Mar 2010
Messages: 829

MessagePosté le: Mar Juil 27, 2010 14:10    Sujet du message: Répondre en citant

Bite Astrale a écrit:
Mais lol.

Razz
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Tiny
dans le coma profond


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Messages: 2209
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MessagePosté le: Mar Juil 27, 2010 14:13    Sujet du message: Répondre en citant

gents please...
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Zagriban
dans le coma profond


Inscrit le: 11 Fév 2010
Messages: 483

MessagePosté le: Dim Aoû 08, 2010 19:26    Sujet du message: Répondre en citant

Quel copieur ce Nolan...

http://livres.fluctuat.net/blog/45088-le-film-inception-plagie-sur-une-histoire-de-picsou-.html
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enculetom



Inscrit le: 15 Fév 2010
Messages: 243

MessagePosté le: Dim Aoû 08, 2010 22:03    Sujet du message: Répondre en citant

J'rejoins totalement jiko, qui écrit à peu de choses prêt exactement mon point de vue quelques heures après avoir le film que j'ai déjà oublié, quand bien même je me suis ennuyé pendant 90% du temps (en retenant la superbe baston en apesanteur et 2-3 autres idées). Je lui laisserai volontiers une deuxième chance (ce que je dois faire avec The Dark Knight qui m'avait bien botté, mais à la lumière de ce nouvel opus typiquement nolanien, j'ai quelques "inquiétudes") parce qu'il y a quelque chose de série b assez latent qui peut faire passer une bonne soirée loin des idées préconçues de film intello que j'avais en entrant dans la salle.
Rien à dire sur le casting et la direction d'acteurs, parfaits. La partoche de Zimmer est très intéressante mais je n'aime pas du tout l'utilisation constante de musique qui aplatit le rythme du film, toujours en alerte si l'on aime, soporifique à mon goût.
J'ajouterai que la bande-annonce dévoile le très beau ralenti dans le van que l'on a pas dans le métrage, tandis que certains ralentis par ailleurs m'ont laissé dubitatif.

2,5/6
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Zahad le rouge
dans le coma profond


Inscrit le: 11 Fév 2010
Messages: 1968

MessagePosté le: Mar Aoû 17, 2010 8:13    Sujet du message: Répondre en citant

Finalement, que je trouve le film froid, sans âme, sans forme, que sa propension à bander les muscles tout à fait gratuitement m'exaspère (paris mis sens dessus dessous, c'est juste un instant d'esbroufe, ça ne servira à rien, ça n'aura pas de répercussion sur la suite, hormis p-ê le coup de l'escalier, qui est une redite triste, même idée de jeu visuel, seule idée de jeu visuel en somme, pas d'autre trompe-l'œil nulle part, il ne faudrait pas que les spectateurs doivent réfléchir non plus, et même tristissime mouvement de grue hideux pour dévoiler le pot-aux-roses, et son effet sonore avenant), que je m'y ennuie comme un rat mort, que je trouve ses artifices scénaristiques usés jusqu'à la corde et terriblement clichés (film de casse des plus banals), ce n'est rien. Ca en ferait juste un film médiocre.

Ce qui m'a réellement, profondément, attristé, c'est finalement ce que le film dit en permanence de sa conception du cinéma, c'est la manière dont il est un commentaire sur une certaine tendance du cinéma hollywoodien à serrer les dents et froncer les sourcils. Le film à mon sens dit cela par le déficit terrifiant de son imaginaire. Par l'absence totale de poésie, dans un film sur le rêve. Par la nullité crasse des chromos convoqués (la plage, etc), et la tristesse terre-à-terre d'une rationalisation des rêves jusqu'à la volonté d'y tuer toute folie, de reproduction d'un monde plus "réaliste" que le réel.

Et pour être plus réaliste que le réel, Nolan nous dit qu'il faut faire ce cinéma grotesque et gonflé au fric où chaque bouton de porte est vérifié vingt fois et où les tiroirs qu'on n'ouvrira pas sont remplis des objets "qu'il faut" pour que l'acteur joue bien son rôle ; ou qu'il faut faire de la mauvaise série B, que quand on rêve, on est dans une base enneigée d'un mauvais James Bond, qu'un rêve, c'est ça, que le seul imaginaire collectif, celui du rêve, c'est celui du cinéma américain dominant, qu'on rêve flinguer du sbire sans visage en assaillant une base, sur une mise en scène absolument fonctionnelle, sans idée, strictement "efficace" (au pire sens du terme, au sens le plus soporifique, le plus néo-numérico-académique qui soit). Rien n'est de fait laissé aux corps pour exister, pas un acteur n'a la moindre latitude pour prendre corps, pas un plan ne dure suffisamment pour incarner, pas un morceau d'âme qui se détache où que ce soit. Ce ne sont que gros sabots, traumas hénaurmes, personnages-fonctions aux sentiments atrophiés (le bisou volé, quelle consternation...), vision terriblement cynique d'un monde où froideur, fermeture aux autres, manipulation, oubli (la rengaine jusqu'à écœurement de Piaf) sont brandies comme seules issues.

Ca va plus loin : que fait-on quand on rêve, pour Nolan? C'est quoi, le rêve? C'est bâtir, construire, une New-York fantôme où l'on vivrait seul dans une maison de campagne au sommet d'un building, que dans la réalité il faudrait choisir entre ces deux propriétés, que dans un rêve, oh le beau rêve, on peut vivre seul dans une propriété vaste, que rêver c'est bâtir des empires, mais des empires idéaux, car rêver, c'est "moraliser le capitalisme" (n'oublions pas que c'est la tâche pour laquelle DiCaprio et sa bande sont embauchés), la preuve, ce sont des rêves d'enfants, ces rêves de construction, écoutez ce que disent les mômes de DiCaprio lors du final flon-flon.

Des rêves d'Eros et de Thanatos? Vous rêvez.
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"Si je m'en sors bien, je serai peut-être vendeur aux 3 Suisses."
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Averroès
dans le coma profond


Inscrit le: 12 Fév 2010
Messages: 548

MessagePosté le: Mar Aoû 17, 2010 11:28    Sujet du message: Répondre en citant

Ce film n'était clairement pas pour toi, Zahad, et j'aime bien la façon dont tu t'en expliques. Quant à moi je l'ai complètement oublié. Faire "froncer les sourcils", comme tu dis, ne suffit pas à faire tenir un film dans l'esprit des gens.
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Ugolino_Le_Profond



Inscrit le: 11 Fév 2010
Messages: 109

MessagePosté le: Mar Aoû 17, 2010 12:29    Sujet du message: Répondre en citant

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Kangwon
dans le coma profond


Inscrit le: 14 Juil 2010
Messages: 27

MessagePosté le: Mar Aoû 17, 2010 13:16    Sujet du message: Répondre en citant

Vous n'avez pas le monopole du rêve Surprised
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Bronislas
dans le coma profond


Inscrit le: 18 Mai 2010
Messages: 310
Localisation: Valenciennes / Caudry

MessagePosté le: Mar Aoû 17, 2010 15:44    Sujet du message: Répondre en citant

Mais au fond Zahad a raison quant au rêve. J'avoue que si j'étais emballé par le film, je ne me reconnaissais pas du tout dans l'image qu'il donnait du rêve pour plusieurs raisons :

- Quand je me souviens d'un rêve, ce qui est plutôt rare, je suis le plus souvent frappé par le fait que les lieux où ils se déroulent sont le fruit de la plus pure imagination, qu'ils ne ressemblent à rien de déjà connu, et même les meubles, l'architecture des bâtiments, l'agencement des pièce est totalement neuf. Sur le plan du fond, l'idée qu'il faille des architectes est déjà une fausse bonne idée, et formellement, effectivement les rêves ressemblent trop à Paris, New York ou un décor de James Bond.

- Je trouve que le rêve quantifié par Nolan devient extrêmement banal. C'est déjà triste que les rêves soient bêtement imbriqués l'un dans l'autre sans transferts possibles, mais qu'en plus les rapports de dilatation du temps soient constants quand on passe d'une strate à celle du dessous n'est ni vraisemblable, ni excitant, ni spécialement original. Cet aspect est le plus dérangeant chez moi, puisqu'il me donne l'impression que la mécanique du rêve n'y est plus qu'un prétexte pour jouer avec différents lieux, différentes temporalités.

- Sur la "fonctionnalité" du rêve que tu décries, le détail qui me fait tiquer, c'est la présence de gardes (je ne me souviens plus du nom donné) présents pour éliminer la menace du rêve, tout comme les réactions "immunitaires" du subconscient. Comme si le rêve ne pouvait pas sortir de ses rails.
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enculetom



Inscrit le: 15 Fév 2010
Messages: 243

MessagePosté le: Mar Aoû 17, 2010 15:59    Sujet du message: Répondre en citant

Bronislas a écrit:
- Quand je me souviens d'un rêve, ce qui est plutôt rare, je suis le plus souvent frappé par le fait que les lieux où ils se déroulent sont le fruit de la plus pure imagination, qu'ils ne ressemblent à rien de déjà connu, et même les meubles, l'architecture des bâtiments, l'agencement des pièce est totalement neuf. Sur le plan du fond, l'idée qu'il faille des architectes est déjà une fausse bonne idée, et formellement, effectivement les rêves ressemblent trop à Paris, New York ou un décor de James Bond.

Ben c'est peu tout le principe du film quand même là, que les rêves soient justement un faux du vrai, une construction pour les uns, une projection pour les autres. Que tu préfères un trip à la Hitchcock/Dali ok, mais c'est difficile de remettre en cause le fondement même du film.
Après, je suis plutôt en accord avec Zahad, quand bien même je le trouve bien trop avancé sur certaines idées (je pense que Nolan est juste un pragmatique, pas un capitaliste et pas non plus un idéaliste) je le rejoins sur des choses, comme par exemple la pauvreté de la redite de l'escalier, bien qu'il y ait une idée du manuel du rêve préfabriqué pas inintéressante là-dedans.
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